Que reste-t-il de la campagne sécuritaire de Sarkozy qui lui a valu la victoire aux présidentielles : un échec patent ! Pourtant il continue, en passant par la guerre de la burqa qui a stigmatisé la religion musulmane en provoquant une surrenchère haineuse, divisant les travailleurs, puis la guerre contre les « gens du voyage », et maintenant l’état de guerre dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble.
De quoi ont besoin les habitants de nos quartiers ? De policiers et de gendarmes connus de tous, intégrés dans la vie locale, et D’ABORD de travail pour tous et en particulier pour les jeunes avec des salaires et retraites réévalués à la hausse pour POUVOIR VIVRE DIGNEMENT !
Mais que fait le gouvernement :
– il manque des policiers, et des gendarmes pour rester au contact de la population : il n’y a plus d’îlotage,
– il supprime les emplois dans tous les services publics, encore moins de travail pour les jeunes,
– il gèle les salaires de la fonction publique donnant le mauvais exemple à tous les patrons,
– il casse la Sécurité Sociale (Santé, Retraites) !
Sarkozy continue à agiter le chiffon rouge de la peur et du racisme parce qu’il doit cacher la crise de confiance dans son gouvernement et ses mesures anti-sociales.
Parce qu’aujourd’hui, il lui est difficile de cacher la collusion entre la grande bourgeoisie française et le gouvernement avec l’affaire Woerth !
Celle-ci a deux mérites, celui de mettre en évidence les collusions étroites entre le pouvoir et les possédants de notre pays et celui de mettre en évidence les richesses considérables qu’ils s’accaparent avec l’aide de sa politique.
Pour les très riches, le « bouclier fiscal » de Sarkozy est comme une cerise sur le gâteau.
Le trésor public fait un chèque de 30 millions d’euros de remboursements d’impôts à Mme Bettencourt : c’est proprement scandaleux, révoltant. Nous n’avons cessé de dénoncer le « bouclier fiscal » version Villepin puis Sarkozy.
Ce dispositif s’ajoute à bien d’autres qui permettent aux plus riches de payer proportionnellement moins d’impôts que vous et nous.
Mme Bettencourt, toujours un bon exemple, a touché de l’ordre de 300 millions d’euros de dividendes pour ses actions dans L’Oréal pour 2009.
Dans la période présente, la « cerise » ne doit surtout pas faire oublier le « gâteau », car la lutte principale du moment, c’est le combat contre la politique qui détourne l’argent de nos retraites vers les profits des plus riches.
Le « bouclier fiscal », c’est 650 millions d’euros par an. Le total des exonérations de cotisations sociales patronales, c’est 33 milliards d’euros par an.
Le non-financement des retraites d’ici 2020, le relèvement de l’âge de départ, l’allongement de la durée de cotisation etc., c’est-à-dire le projet de loi Woerth, c’est de l’ordre de 20 milliards d’euros par an au détriment des salariés et des retraités.
C’est autant d’argent qui va alimenter le profit des grands groupes et leurs actionnaires, qui n’en manquent pas, dont Mme Bettencourt.
Le pouvoir satisfait leur obsession : payer le moins de salaire possible qu’il s’agisse du salaire net ou de la part socialisée des salaires, la cotisation sociale, clef de notre système solidaire.
La direction du PS est très offensive dans l’affaire Woerth. Bien.
Mais plus elle cible Woerth et le « bouclier fiscal », plus elle laisse passer sur le fond sa loi sur les retraites. Martine Aubry vient encore de déclarer, en meeting à Roubaix le 30 juin, que les salariés devront travailler plus longtemps jusqu’à 62, 63, 66 ans, que la défense de la retraite à 60 ans, c’était seulement pour certaines catégories, les plus détruites par l’exploitation. C’est cohérent : le PS admet le passage à 41,5 annuités d’ici 2016.
L’affaire Woerth illustre l’injustice de classe fondamentale de la politique du gouvernement, tournée contre ceux qui travaillent ou ceux qui voudraient travailler c’est à dire les millions de travailleurs privés d’emploi.
Cela doit aider à construire la mobilisation pour mettre en échec le projet de loi le plus grave du moment contre lequel s’élèvent déjà des millions de salariés : la casse des retraites.
Communistes, nous nous plaçons dans cette perspective, celle de briser le consensus des forces politiques de l’alternance qui a plombé le mouvement de 2003 contre dèja la contre-réforme des retraites
Il n’y a pas de problème démographique mais une volonté du pouvoir de détourner le financement solidaire des retraites, par les cotisations sociales, vers le patronat et les profits.
C’est pourquoi le gouvernement n’a pas à « revoir sa copie » mais l’objectif est de gagner le retrait pur et simple de son projet de loi. Aucun recul social n’est acceptable, ni négociable.
Coupons court à la campagne sur les soi-disant avantages du secteur public. En termes de salaires et de retraites nets, ils n’existent pas.
Refusons la mise en concurrence des salariés et la destruction des statuts des travailleurs !
La défense de la retraite à 60 ans, cet acquis historique des luttes ouvrières depuis tant de générations de travailleurs, ne peut être que la défense d’un droit effectif.
Il n’est ni juste, ni rassembleur de défendre un droit virtuel de partir à 60 ans avec une retraite de misère.
Refusons toute augmentation de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein !
Exigeons le retour aux 37,5 annuités qui correspondent à une carrière moyenne !
Le gouvernement aime bien les comparaisons avec les autres pays : pratiquement dans tous les autres pays d’Europe, la durée de cotisation est de l’ordre de 35 années.
Sur la question du financement, également, aucun compromis n’est juste et acceptable.
Le système solidaire par répartition a fait la preuve historiquement de sa capacité à s’adapter à l’augmentation du nombre de retraités, à sécuriser le paiement des retraites (au contraire de la capitalisation et de la finance), à attribuer aux retraites la part nécessaire des gains de productivité.
Notre système de retraite doit être rétabli, étendu mais pas « réformé ».
Défendons sans concession le financement par la cotisation sociale, part socialisée du salaire !
Déja 2 millions de manifestants le 24 juin dernier. Avec les gréves et manifestations du 7 septembre prochain, nous pouvons monter d’un cran pour gagner le retrait de ce projet de loi.
Alors, agissons et mobilisons pour des ruptures politiques immédiates, sans attendre 2012 !
En créant un rapport de force favorable pour le monde du travail.