Ce plan n’est pas négociable. Il doit être retiré.
Alors que PSA, comme le reste de l’industrie automobile, a perçu des milliards d’euros d’aides publiques, c’est le retrait pur et simple du plan et le maintien de chaque emploi qui s’impose.
L’industrie automobile a reçu 6 milliards d’euros de prêts avantageux de la part de l’Etat en 2009, 1 milliard de primes à la casse en 2010, elle a profité de la détaxation des heures supplémentaires, du financement public des périodes de chômage partiel … Peut-on négocier avec le licencieur une limitation du nombre de suppressions d’emplois, un quota de nouveaux « emplois jeunes », une participation financière à la reconversion du site d’Aulnay … à coups de fonds publics ?
N’est-ce pas d’ailleurs pour cela que l’annonce de 8.000 suppressions d’emplois a surpris par son ampleur ? Ne s’agit-il pas, pour PSA, de se donner une marge de manœuvre pour pouvoir négocier à la baisse son plan tout en le préservant ? Pour mieux délocaliser la production avant de la réimporter ?
Obliger PSA à retirer son plan, c’est possible.
Et le gouvernement en a les moyens. Il a un argument de poids pour cela : le remboursement des aides publiques versées en cas de maintien du plan. Celles-ci se chiffrent en milliards d’euros et le constructeur automobile ne pourrait que céder.
Il s’agit donc bien d’une question de volonté politique.
Rien ne serait pire, pour un gouvernement élu à gauche, que de multiplier les déclarations d’intention et, au final, laisser les mains libres aux licencieurs - comme l’avait fait Lionel Jospin avec la fermeture de Renault-Vilvorde en 1998. Il est temps maintenant de passer aux actes et de refuser clairement tout licenciement à PSA.
Assez d’hypocrisie sur les licenciements dit « sec » et les autres ! Le combat est sur l’emploi, tous les emplois !
« Il faut éviter tout licenciement sec ». C’est la position du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Mais, que les salariés partent en pré-retraite ou soient reclassés, un licenciement est un licenciement.
C’est un emploi qui disparaît et ne sera donc plus disponible pour les trois millions de chômeurs actuels, pour les centaines de milliers de jeunes qui arrivent chaque année sur « le marché du travail ». Ce sont les filières professionnelles de l’Education nationale sans débouchés, l mise à mal de notre devenir industriel.
On aura beau jeu ensuite de déplorer la hausse du chômage, le poids financier de ce dernier ou des pensions de retraite alors qu’on aura réduit les rentrées financières (cotisations) et augmenté les dépenses. Le tout, bien sûr, au profit des groupes capitalistes.