Pourquoi vous présentez-vous ?
Le congrès a été annulé. La consultation est faussée et ficelée. Ma candidature, présentée collectivement par des responsables de section et de fédération a permis de forcer le débat sur le fond.
Derrière une fausse alternative de personne, le sens du Front de gauche se révèle. Il enferme le PCF dans une perspective institutionnelle derrière le PS, dans la résignation à l’UE, à l’euro.
Il poursuit l’effacement du Parti. Au contraire, à partir de l’immense colère sociale et des luttes, nous portons des propositions de rupture avec la politique du capital.
Vous êtes opposé au Front de gauche mais son échec ne créerait-il pas une situation de crise au sein du PCF ? Quelle en serait l’issue ?
C’est la stratégie du Front de gauche qui crée la crise, le malaise dans le Parti, qui l’enferme dans des choix politiciens. Les marchandages pour les législatives, au mépris des statuts du Parti, en sont la caricature.
Il serait encore temps de remettre les choses dans l’ordre, d’élaborer, d’ici l’automne, un programme communiste. Ce serait la base pour envisager les formes d’un rassemblement large, au lieu d’une alliance étriquée, laissant toute sa force au vote communiste.
En fait, le FdG n’est que la nouvelle formule de la « métamorphose » du PCF rejetée par les communistes. Tout remettre à plat, dans un congrès, c’est la condition du renforcement du Parti et du changement dans le pays.
André Gerin a retiré sa candidature pour soutenir André Chassaigne. Pourquoi pas vous ?
A la Conférence nationale, A. Chassaigne s’est inscrit clairement dans le même programme « partagé », les mêmes accords du Front de gauche que l’option Mélenchon.
S’aligner sur son nom signifierait apporter une caution communiste au Front de gauche et en définitive à Mélenchon. Nous avons été cohérents sur une ligne politique claire. Nous le restons. Il est inconcevable pour nous de rentrer dans des calculs politiciens au sein même du parti.
L’essentiel pour l’avenir, c’est de donner le signal aux communistes, aux jeunes qui aspirent au changement de société, aux travailleurs qui sont à l’avant-garde des luttes que des organisations du PCF sont décidées à faire vivre leur Parti, ce qu’il représente, sa raison d’être dans la lutte des classes.