Dans l’urgence, toutes les voix de ceux qui se disent démocrates doivent s’unir pour condamner la répression féroce, les crimes du pouvoir égyptien, qui fait tirer sur les manifestants, utilise la pègre et les pillards à son secours.
Le régime de Moubarak, d’élections truquées en violations des droits élémentaires du citoyen, ne doit plus avoir aucune légitimité internationale comme il n’en a plus dans son pays même.
« Moubarak, dégage ! » reprennent les manifestants égyptiens suivant le slogan tunisien.
Il ne s’agit pas d’appeler le « Président Moubarak » à « faire preuve de modération » comme il jouerait « un rôle modérateur au Proche Orient ».
La déclaration commune de Sarkozy, Merkel et Cameron du 29 janvier est une insulte pour les peuples. Elle montre à quel point les gouvernements européens entendent soutenir la dictature jusqu’au bout.
Il y a deux semaines, la ministre Alliot-Marie proposait scandaleusement, à l’Assemblée nationale, de mettre à disposition des tyrans comme Ben Ali le « savoir faire des forces françaises de sécurité » !
Les partis socialistes européens n’ont pas été en reste.
Le 18 janvier, ils faisaient bloc avec la droite au Parlement européen pour empêcher le vote de toute motion de soutien au peuple tunisien. Ils viennent juste de songer à exclure le parti de Ben Ali de l’Internationale socialiste.
Les dirigeants des Etats-Unis, premier soutien de Moubarak à qui ils livrent pour 3 milliards de dollars d’armements par an, utilisent l’image fabriquée d’Obama pour calmer le jeu, pour appeler à des réformes, à un « lifting » démocratique, pour que « tout change sans que rien ne change ».
Ils ont compris (mieux que Sarkozy !) que le mouvement populaire était une vague de fond, sur une base sociale, venant des classes exploitées qui littéralement n’en peuvent plus du vol des richesses de leur pays, de la corruption, du chômage, de la pauvreté.
Presque la moitié des Egyptiens vit avec moins de 2 dollars par jour.
Déjà en avril 2008, les grèves dans le textile s’étaient largement étendues jusqu’à une grève générale, durement réprimées.
En Tunisie, le dictateur a fui mais tous les rouages qui ont servi la dictature dans les institutions demeurent.
Ils tentent de garder la main pour lâcher le moins possible de libertés démocratiques et de droits sociaux.
Dans ces mouvements qui partent des préoccupations sociales et mettent réellement en cause les intérêts des possédants, on constate combien les islamistes sont dépassés.
Il n’est pas dit que le pouvoir ne cherchera pas à leur faire jouer à nouveau un rôle de roue de secours.
De façon remarquable, nécessairement tâtonnante, les travailleurs, la jeunesse, qui ont réussi à renverser le dictateur, s’organisent, ville par ville, avec et dans le syndicat, avec plusieurs partis politiques, pour ne pas se laisser voler la « révolution ». Des comités locaux se constituent.
En Egypte, les habitants s’organisent contre les pillards.
Communistes français, comme nos camarades tunisiens et égyptiens, nous faisons, évidemment, le choix de soutenir le processus révolutionnaire.
Nous invitons à participer à toutes les initiatives pour :
Dénoncer le plus fortement la répression et les crimes commis par les dictatures,
Affirmer le soutien du peuple français aux mouvements populaires pour leur renversement, pour des libertés politiques, pour des droits sociaux et économiques, pour le recouvrement de la souveraineté des peuples,
Pour que la politique française, les accords économiques et commerciaux, soient entièrement revus dans l’intérêt d’une coopération mutuellement avantageuse.
Déjà les « agences de notation », instruments de la finance mondiale, « dégradent la note » de la Tunisie pour faire pression sur la transition démocratique.
Les mêmes servent de prétextes aux sacrifices que l’on demande aux travailleurs français.
A chacun ses solidarités !
Sarkozy et cie défendent leurs amis Ben Ali et Moubarak !
L’intérêt des travailleurs français les conduit naturellement à soutenir les travailleurs tunisiens et égyptiens !
Le site de nos camarades egyptiens, sous réserve de la coupure d’internet par le régime en place.