Dans l’ensemble de l’Isère, le Front de gauche a été source de la plus grande confusion. Il n’y a pas eu d’accord départemental devant les prétentions démesurées du PG, notamment à Grenoble.
Sur le 3ème canton, il y avait deux candidats se réclamant du Front de gauche. Les électeurs communistes ne s’y sont pas retrouvés.
Dans notre section, à Saint-Martin-d’Hères nord, le Pg a choisi de violer l’accord national du Front en se présentant contre l’élu PCF.
René Proby, conseiller sortant et maire PCF, et sa suppléante, Florence Landois, PCF et dirigeante syndicale ont donc dû affronter, en plus du PS et des écologistes, une candidature « Front de gauche ».
Je dis bien « Front de gauche » car tout le matériel du Pg, affiches, tracts… était mis aux couleurs du « Front de gauche ».
Résultats : 4,8% pour ce « Front de gauche », 35,9% pour les candidats communistes !
Les trois autres sortants communistes ou apparentés sont aussi réélus mais dans des conditions très différentes. Malgré l’absence d’accord départemental, ils ont décidé d’arborer l’étiquette FdG.
Dans les cantons de Vinay (candidat non PCF) et de Roussillon, les sortants n’avaient pas de concurrents PS, suite à un accord de non agression.
Dans le canton d’Echirolles-Est, les candidats ont eu le droit au soutien de Mélenchon et de Pierre Laurent, à un jet de pierre de notre canton où le Pg nous attaquait…
Avec ces particularités, il est instructif de souligner que René Proby réalise le meilleur score de l’agglomération grenobloise par rapport aux autres candidat Front de Gauche.
Au second tour, le candidat PCF mobilise massivement à Saint-Martin- d’Hères, 73% face au FN (69% à Echirolles, 61% à Roussillon). A Vinay, le sortant garde de justesse son siège contre la droite.
Un mot sur le FN. Il n’a pas d’adversaire plus déterminé que le PCF. Il n’y a pas à débattre avec lui comme le fait Mélenchon. Ce doit être « tolérance zéro » dans le Parti pour ces individualités qui dérivent et accompagnent les campagnes anti-immigrés du pouvoir UMP.
Notre riposte : notre analyse de classe, la recherche du rassemblement des travailleurs.
J’en viens à la « Conférence Nationale » aux présidentielles et législatives.
Ne forçons pas la réalité !
Les cantonales ne montrent aucune « dynamique du Fdg ». Pour les gens que nous avons rencontrés au porte-à-porte, le PCF reste un repère de résistance et de lutte. Le FdG et son projet de recomposition politique ne représentent rien.
Des débats vifs secouent le CN depuis ce matin (il est 21h50). Avec la revue de leurs qualités et défauts, qui de Mélenchon ou d’André Chassaigne poursuivra au mieux la stratégie du Front de gauche aux présidentielles ?
La discussion est entièrement enfermée dans les échéances institutionnelles. Ce qui devrait être notre priorité, ce qui est la mienne, est absent : le mouvement populaire, les luttes, la perspective qu’ils appellent dès maintenant ! Je le constate, désolée…
Pour les communistes, ce débat ne laisse qu’une perspective : l’effacement dans le Front de gauche.
La marche forcée continue. Le texte d’accord avec le Pg est écrit et signé avant la tenue notre CN.
Il prévoit, par exemple, la création d’un « collectif national du FdG » et de collectifs de circonscription sous l’autorité des candidats du FdG.
Voilà qui préfigure clairement une nouvelle organisation qui évince le PCF.
Sur la ligne politique, les communistes ne sont pas davantage consultés. Leur souveraineté est bafouée. Le candidat du FdG portera la ligne de « gauche », « partagée » par les dirigeants du FdG.
Mais le congrès du PCF a été annulé et aucun programme du PCF n’a été défini.
Face à ce débat faussé dès le départ, je fais partie des responsables et des militants du Parti qui ont décidé de donner une autre possibilité d’expression aux communistes, celle du refus de la disparition de ce que représente le PCF dans le FdG, celle d’une ligne d’action communiste pour 2011 et 2012.
C’est pour cela que nous présentons la candidature d’Emmanuel Dang Tran.
Il y a une autre perspective pour le PCF que de se fondre dans une aile gauche d’un futur gouvernement PS après 2012, celle de porter des propositions de rupture avec la politique du capital, correspondant aux attentes de ceux qui sont prêts à lutter.
Il y une autre perspective pour le PCF que de se diluer dans un ensemble qui reprend toutes les illusions sur « l’UE sociale ». L’UE est et restera celle du capital ! On ne peut pas aménager, réorienter le « Pacte pour l’euro ». Il faut demander la sortie de l’Euro, instrument de la politique antisociale dans tous les pays.
Quel dommage que notre CN ne pense pas à lancer des campagnes d’action !
Je fais une proposition. Elle correspond à une exigence populaire forte et pose des questions politiques fondamentales. Nous avons pu l’observer dans la campagne des cantonales.
Lançons une pétition nationale contre les augmentations des tarifs du gaz et de l’électricité, pour la renationalisation intégrale d’EDF et de GDF !
Le sujet est sensible : même Sarkozy a compris qu’il fallait faire semblant d’agir sur ce point et de promettre de stopper les augmentations jusqu’en 2012.
A partir de la vie quotidienne peut et doit monter la nécessité de rompre avec l’UE du capital, ses directives, ses traités.
La renationalisation de l’énergie, la reconquête des monopoles publics sont des exigences qui l’affrontent directement.
Le référendum de 29 mai 2005 a montré les possibilités de rassemblement populaire pour cela.
Arrêtons d’avoir, même ici au CN, comme point de départ, que le PCF est dépassé !
C’est tout le contraire que nous constatons. Sa raison d’être est plus actuelle que jamais face au capitalisme en crise.
Pierre, nous te demandons d’adresser à tous les communistes, pour les informer avant la Conférence nationale, notre courrier expliquant la candidature d’E. Dang Tran.