A nouveau, comme contrefeu et diversion, resurgit la formule aberrante du « patriotisme économique ». Comme si les capitalistes avaient une patrie !
Les actionnaires français, Bouygues premier d’entre eux, le PDG Kron, ont préparé le terrain à la liquidation de l’entreprise.
Ce qu’ils recherchent, comme tout capitaliste, c’est la plus-value, le taux de profit maximum, à l’opposé de la réponse aux besoins du pays.
Comme les dirigeants de l’entreprise, les pouvoirs publics simulent la surprise après avoir accompagné la casse d’Alstom depuis des années.
Il est nécessaire de libérer le débat de toutes ces confusions, notamment quand il s’agit d’aborder la revendication nécessaire de la nationalisation.
La droite ose se prévaloir de la « nationalisation » partielle d’Alstom, opérée en 2004 sous le ministère de Sarkozy.
Voilà même maintenant Mélenchon qui se revendique de l’ex-président !
Non !
La « nationalisation » sous l’égide du MEDEF et de l’UE, a permis de renflouer l’entreprise, saignée par le versement de dividendes écrasants à ses anciens propriétaires, pour garantir les bénéfices des banques prêteuses.
Elle a engagé le démantèlement d’Alstom en livrant les Chantiers navals de l’Atlantique à un groupe norvégien et à un avenir incertain, en désengageant Alstom de certaines industries situées au cœur de son activité – les turbines industrielles cédées à Siemens, la distribution d’énergie à Areva. Jospin avait amorcé le mouvement en 1999 en laissant faire la vente des turbines à gaz d’Alstom à General Electric.
La « nationalisation » version Sarkozy a tourné le dos aux attentes des salariés et aux besoins du pays.
Elle n’a rien à voir avec les nationalisations démocratiques pour lesquelles communistes, nous militons.
Nous ne laisserons pas dévaloriser cette revendication essentielle, combattue par le gouvernement actuel pour PSA ou pour Arcelor.
Après quelques années, de retards en retards d’investissements, après un passage concerté de l’actionnariat d’Etat à celui de Bouygues, la mariée Alstom est prête au dépeçage !
Comme Péchiney, comme Alcatel etc. Anticipant le mouvement, la plupart des régions de « gauche » ont préféré ces dernières années, pour stimuler la concurrence, malgré les déboires techniques et les surcoûts, commander des rames de TER et de RER au groupe canadien Bombardier…
Oui, il faut se mobiliser pour une mesure d’urgence pour obliger le gouvernement à bloquer l’opération. Il en a tous les moyens. Il a tous les moyens pour empêcher le groupe Bouygues, qui vit et prospère à ses dépens – pensons au chantier du siècle du Pentagone à la française-, de vendre ses actions.
A nouveau, après Florange et dans le même objectif d’enfumage, Montebourg et d’autres évoquent une possibilité de « nationalisation temporaire » pour mieux laisser passer le mauvais coup précipité et compromettre la mobilisation nationale pour défendre Alstom.
Exigeons que le gouvernement bloque la vente d’Alstom immédiatement ! Les carnets de commandes sont remplis pour trois ans.
Faisons monter avec les salariés d’Alstom, ceux de l’énergie, ceux du transport, au-delà dans le pays, l’exigence d’une nationalisation pleine et entière d’Alstom suivant un projet industriel de réponse aux besoins du pays dans ces activités cruciales, en partenariat notamment avec EDF, Areva, la SNCF, la RATP.