Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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STEPHANE ROLLO, MJCF de SMH : INTERVENTION AU MEETING INTERNATIONALISTE

janvier 2012, par Saint Martin d’Hères

Intervention de Stéphane ROLLO pour l’union de ville de Saint-Martin-d’Hères du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF).

Pour la troisième année consécutive, les Jeunes Communistes de Saint-Martin-d’Hères ont l’honneur de vous adresser à toutes et à tous, tout leurs vœux de bonheur, de santé, et surtout de luttes pour cette année 2012.

Nous souhaitions également vous remercier, vous qui, par votre présence, prouvez à ceux qui en doute encore, l’attachement populaire au Parti Communiste Français.

Les vœux, cette année, ont une consonance particulière tant la période que nous rencontrons est difficile pour les peuples du monde entier.

La crise du capitalisme, que nous traversons depuis plusieurs années maintenant, la classe dominante tente de la faire payer aux travailleurs. Elle entre dans le cadre des crises systémiques que Marx analysait déjà en son temps, et qui font partie intégrante du système.

Si donc la crise est un fait, elle sert également de prétexte, nous le savons bien, pour détruire plus d’un siècle d’acquis sociaux, durement arrachés à la bourgeoisie par les luttes successives des travailleurs.

Ces plans d’austérité, porté par des gouvernements de droite comme de gauche, ont pour principal objectif de tirer le niveau de vie des travailleurs vers la bas.

Les systèmes de sécurité sociale, de retraites, sont démantelés. Les prestations de l’État sont supprimées, permettant ainsi de nouveaux profits pour le capital.

A cela s’ajoute les licenciements massifs, les diminutions de salaires, les rallongements du temps de travail, les délocalisations... Le travail précaire devient le principal moyen d’exploiter la jeunesse. Il a pour conséquence de limiter la capacité des jeunes à s’organiser, affaiblissant ainsi la lutte de toute la classe ouvrière.

Tout cela, nous le savons, constitue notre réalité, celle de tous les peuples d’Europe.

Face à la crise, bien des résistances s’élèvent.

Celles qui consistent à s’indigner ont trouvé leurs limites.

Bien que nous ne pouvons que saluer la contestation populaire, le mouvement des indignés s’inscrit, de notre point de vue, dans la continuité d’un mouvement de contestation spontané, qui, en rejetant les organisations politiques, rejette en même temps la nécessité qu’ont les travailleurs à s’organiser.

Des luttes qui se construisent en Europe, celles des travailleurs grecs est un exemple pour nous.

Le peuple de ce pays d’à peine 11 millions d’habitants, emmenés par l’action d’avant-garde du Parti Communiste Grecque, le KKE, a choisi, face à la bourgeoisie et ses outils politiques de droite comme de gauche, de mener une véritable lutte de classes.

Leurs luttes ont fait monter les exigences auprès des tous les travailleurs d’Europe du refus des mesures d’austérité, de l’annulation de la dette publique, du désengagement nécessaire de l’Union Européenne.

Et ce malgré le répression féroce qui s’est abattu contre les communistes principalement. Toute la classe dominante d’Europe a trembler et continue de trembler devant la capacité des travailleurs grecques à s’unir et à lutter ensemble.

En bref, nos camarades du KKE ont mis le doigt sur le rôle véritable d’une organisation communiste.

Rejoint par les camarades du Parti Communiste Portugais, ils rejettent les compromissions social-démocrate, opportunistes et réformistes, en refusant par exemple, leur intégration dans le Parti de la Gauche Européenne, (d’ailleurs présidé, rappelons-le, par le secrétaire nationale du PCF, Pierre Laurent). Ce n’est donc pas un hasard si, en Europe, le KKE est isolé d’un certain nombre de partis communistes (ou plutôt de ce qu’il en reste).

En cela, la situation pour nous, communistes Français, est bien plus difficile.

Depuis les contre-révolutions en Europe de l’Est, le capitalisme tente d’accroître sa légitimité, son caractère inéluctable. A grand renfort de propagande véhiculé par ses médias de masse, la classe dominante mène une véritable bataille idéologique en promouvant l’anti-communisme.

Désormais, en France, depuis la nouvelle réforme des lycées, le gouvernement falsifie l’histoire en assimilant dans les programmes scolaires le communisme aux régimes totalitaires fascistes.

Ainsi, si la notion de « fin de l’histoire » à propos du communisme, n’a rien d’étonnant lorsqu’elle est prôné par la classe dominante, elle l’est par contre lorsqu’elle est relayé par des communistes eux-mêmes !

Lénine disait d’ailleurs qu’« entre l’idéologie bourgeoise et l’idéologie socialiste, il n’y a pas de milieu » et qu’ainsi, « tout éloignement de l’idéologie socialiste implique un renforcement de l’idéologie bourgeoise ».

Face à l’idéologie dominante, plus que jamais, chers amis, chers camarades, l’heure n’est pas à la résignation. La réussite des luttes de nos camarades du KKE, du PCP, celle du Parti Communiste Russe, le KPRF, qui s’est imposé comme première force d’opposition en Russie, nous le prouvent.

Ainsi, la stratégie qui porte aujourd’hui le nom de « Front de Gauche » ne nous laisse entrevoir absolument rien de ce que devrait porter notre organisation révolutionnaire.

Elle est, pour nous, l’aboutissement de stratégies liquidatrices adoptées par les directions nationales successives du Parti Communistes Français depuis 20 ans.

Alors que de véritables positions de rupture devraient être porté, alors que le projet de rupture révolutionnaire, le socialisme, est plus que jamais une nécessité historique pour les travailleurs, nous sommes forcé de constater que ces dirigeants se sont abandonné à la théorie de l’idéologie dominante sur la fameuse « fin de l’histoire », en pratiquant une sorte d’auto-phobie.

Obnubilé par les résultats électoraux, le Front de Gauche n’est le relais d’aucunes luttes. Il y préfère les magouilles électoralistes et politiciennes. Il n’est absolument pas à la hauteur de la nécessité politique que requiert la situation dramatique que nous traversons.

Pire, en abandonnant ses positions historiques, par exemple contre l’Union Européenne supra-nationale du capital, et en laissant miroiter le mythe d’une possible Europe sociale, le Parti Communiste dans le Front de Gauche, laisse le champ libre à l’extrême-droite pour s’approprier ses positions de ruptures, les dévoyer en les associant au racisme et au nationalisme. C’est inacceptable !

Bref, je ne m’étendrais pas plus sur le sujet, mais vous l’aurez compris, le Front de Gauche ne nous satisfait pas, ni en terme d’organisation, ni en termes de programme. C’est pour toutes ces raisons que nous, Jeunes Communiste de Saint-Martin-d’Hères, avons choisi de ne pas mener les campagnes électorales, présidentielles et législatives, que se soit pour le candidat Mélenchon, ou pour le candidat Sulli.

Devant les échéances électorales qui arrivent, dont nous connaissons déjà les vainqueurs, c’est-à-dire le patronat, la bourgeoisie, la classe dominante, où l’on nous demandera de choisir entre une rigueur de droite et une rigueur de gauche, de choisir entre le pire et le moins pire, nous n’y trouvons pas notre compte.

Les vraies ruptures nécessaires seront, quoiqu’il arrive, absentes des débats. Nous pensons que les luttes des travailleurs méritent mieux, que de nouvelles alliances politiciennes réformistes dont nous avons déjà fait les frais par le passé.

C’est pourquoi les priorités demeurent, pour nous, de renforcer et de faire vivre notre organisation.

Ainsi, à Saint-Martin-d’Hères, en début d’année dernière, nous apportions notre soutien aux révoltes des peuples tunisien et égyptien, nous participions à la réélection de notre camarade René Proby et sa remplaçante Florence Landois au Conseil Général.

Tout l’été durant, nous avons mené la lutte pour la libération de Salah Hamouri et pour l’arrêt immédiat du processus impérialiste mené par Israël et ses alliés contre le peuple palestinien, durant laquelle nous avons fait signer plusieurs centaines de pétitions.

Et depuis la rentrée scolaire, nous nous battons contre la réforme des lycées qui porte et organise un recul sans précédent du service public de l’enseignement.

Enfin, nous nous battons depuis des mois pour la réhabilitation et la clarification de notre projet révolutionnaire, pour en finir avec ce système et bâtir une société nouvelle, fondée sur la mise en commun des moyens de production, d’échanges et de financements, contrôlés démocratiquement par les travailleurs : le socialisme.

En cela, les organisations de Jeunesses Communistes d’Europe sont porteuses d’un véritable espoir.

Puisque nous sommes au lendemain de leur 9ème rencontre qui se tenait à Prague les 3 et 4 décembre dernier, nous ne pouvions nous empêcher de vous en lire les quelques lignes qui concluent leur déclaration commune. Je cite :

"Les organisations de jeunesses communistes ont une grande responsabilité pour le futur des peuples. Leur renforcement et leurs actions coordonnées apporteront la conscience de la possibilité et de la nécessité de construire une société supérieure, le socialisme et le communisme, idée que le capital veut éliminer de l’esprit de la jeunesse. Leur organisation de jeunesse militante renforcera la classe ouvrière et les peuples dans leurs luttes contre l’impérialisme.

La perspective d’une construction socialiste d’un futur communiste est la seule alternative réelle au système actuel d’exploitation. L’avenir de la jeunesse est le socialisme !"

Cette déclaration est signé par les Jeunesses Communistes d’Autriche, de Belgique, de Grèce, de Pologne, du Portugal, de République Tchèque, l’organisation de la jeunesse unie et démocratique chypriote, la jeunesse ouvrière socialiste allemande, l’union de la jeunesse communiste révolutionnaire des bolcheviks de Russie, l’union des jeunes communistes d’Espagne et les collectifs des jeunes communistes espagnols. Vous pouvez la retrouver en intégralité auprès des Jeunes Communistes présents aujourd’hui.

Quant au Mouvement des Jeunes Communistes de France, bien qu’il ne fasse pas partie des signataires de cette déclaration, le rétablissement dans nos statuts du socialisme est une formidable avancé pour nous. Elle permet d’engager de nombreuses réflexions dans nos organisations locales sur les voies d’un socialisme adapté aux réalités de la France.

C’est d’ailleurs dans ce cadre, que la Fédération des JC de l’Isère organisera, le mois prochain, une grande réflexion sur le sujet, durant laquelle nous inviterons les camarades Henri Malberg, et Emmanuel Dang-Tran.

Pour conclure, vous l’aurez compris, l’heure pour nous est à la reconstruction de notre organisation selon leur raison d’être dans la lutte des classes. Et nous invitons nos camarades des Partis Communistes d’Europe qui s’en sont éloigné, à en faire de même.

Enfin, nous souhaitions terminer notre intervention par des remerciements.

Après trois années, durant lesquels nous avons remonté la JC, à la fois à Saint-Martin-d’Hères et en Isère, c’est avec le sentiment d’avoir grandi politiquement que nous nous présentons devant vous aujourd’hui.

Et c’est au quotidien que nous tentons avec détermination, d’être digne de 90 ans d’histoire du mouvement communiste en France.

Et d’être à la hauteur des meilleurs enseignements que nous puissions recevoir : les vôtres camarades, ceux des communistes de Saint-Martin-d’Hères, parce que vous avez su garder votre âme révolutionnaire et savez l’exprimer à chaque instant. Et pour cela camarades, nous vous sommes infiniment reconnaissant.

Alors chers amis, chers camarades :

Pour les Communards, pour l’héritage du camarade Lénine, pour les

camarades du Congrès de Tours, pour ceux qui s’embarquèrent dans les

Brigades Internationales au secours de la République espagnole, pour ceux

qui menèrent les luttes victorieuses de 1936 et du Front Populaire contre le

fascisme, pour notre camarade Guy Môquet et les 26 autres camarades

fusillés du camp de Chateaubriant, pour Manouchian, et les camarades des

FTP-MOI, pour tous les résistants, ceux qui participèrent à l’élaboration du

programme du Conseil National de la Résistance, pour Che Guevara et ses

guérilleros qui ouvrèrent une nouvelle voie au socialisme, pour les

camarades assassinés à Charonne et les manifestants que les ordres du

préfet Papon firent jeter à la Seine, pour les millions de manifestants,

travailleurs et étudiants de mai 68, pour toutes les luttes anti-impérialistes,

anticolonialistes, pour la libération de Nelson Mandela, pour celle de Salah

Hamouri, et pour la lutte du peuple palestinien.

Enfin, pour tous les travailleurs, opprimés, exploités, pour tous les damnés de la terre, pour tous ceux qui n’ont rien d’autre à perdre que leur chaînes, pour la Révolution et pour le Socialisme :

Vive la solidarité internationaliste, vive les Jeunesses Communistes, et vive le Parti Communiste Français !