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Soutien total au syndicat CGT de General Motors Strasbourg contre le chantage et le cynisme des patrons

juillet 2010, par Saint Martin d’Hères

Le syndicat CGT de l’usine General Motors de Strasbourg a tenu bon. Dans la suite de la lutte menée dans l’entreprise, il a refusé de signer le soi-disant « accord » prévoyant le gel des salaires jusqu’en 2013, la suppression de l’intéressement et de 5 jours de RTT, soit une baisse de 10% de la masse salariale.

La multinationale américaine, qui a été massivement soutenue par l’Etat américain, a décidé de conserver ses filiales européennes, très profitables, dont Opel (Allemagne) et Vauxhall (Grande Bretagne).

En France, GM, restructurée, veut maximiser ses profits. Elle se livre à un odieux chantage à l’emploi et au maintien de l’usine de boîtes de vitesses de Strasbourg (1105 salariés).

La direction a ainsi demandé dans un « référendum » aux salariés de valider eux-mêmes le plan de casse sous peine de voir l’usine fermer et la production délocalisée au Mexique.

On imagine la détresse des ouvriers et de leurs familles dans un secteur en difficulté.

Avec la collaboration des syndicats CFDT, CFTC et FO, dans ces conditions ignobles, la direction se targue d’avoir obtenu l’aval des deux tiers des salariés, dans une consultation sans aucune valeur juridique.

Les patrons sont allés encore plus loin dans les pressions contre les salariés et leurs représentants. Dès le lendemain du vote, ils ont surenchéri en demandant l’annualisation du temps de travail et surtout en exigeant de tous les syndicats qu’ils se plient en Comité d’entreprise à leur diktat, pour, selon leur propre terme, s’assurer la paix sociale.

La CGT a dit non. Les militants et responsables CGT refusent le chantage.

Ils savent ce qu’il s’est passé ailleurs, par exemple à Continental Clairoix où l’usine a été liquidée, juste deux ans après un « vote » mis en scène par la direction pour faire accepter l’abandon des RTT.

Ils sont conscients de la nécessité de ne pas rentrer dans l’engrenage de la concurrence de tous contre tous, de ne pas nourrir les prétentions toujours infinies du patronat pour renforcer l’exploitation, de ne donner aucun crédit à ses promesses illusoires.

Cette attitude, normale, représente, dans ces conditions, un geste de courage et de haute responsabilité.

Nous saluons la CGT de Strasbourg. Nous lui apportons notre plein soutien.

La résistance de ce syndicat est d’une valeur considérable. Elle est d’une extrême importance au-delà de l’entreprise elle-même, pour le secteur d’activité, la région, le pays entier.

Elle fait la preuve que l’on peut refuser de se coucher devant le patronat, refuser de choisir la mort lente, continuer à faire le seul choix valable, celui de la lutte.

Ce n’est pas un hasard si la direction de GM, soutenue par l’ensemble du patronat français de la métallurgie, s’est ruée contre la CGT dans les media, qu’à Strasbourg, ils aient lancé leurs nervis contre elle à Strasbourg jusqu’à menacer physiquement ses responsables (23 juillet).

Les responsabilités des autorités politiques françaises sont considérables. Qui fait le choix de la défense des salariés, de leur droit, de ce secteur d’activité ?

Les élus socialistes de Strasbourg, MM. Ries et Bigot, Mme Trautmann ont préféré de se mettre à genoux devant la direction américaine de General Motors, à qui ils ont envoyé une lettre humiliante, se réclamant de son référendum illégal pour quémander un maintien de l’usine.

La droite au pouvoir va évidemment dans le même sens et espère développer cette forme de « dialogue social » dans les entreprises plutôt que dans les branches pour garantir la dictature patronale.

Il n’est que plus important de répandre l’information sur ce qui se passe à Strasbourg et d’organiser la solidarité avec la CGT de GM Strasbourg.

Il se vend des dizaines de milliers d’Opel en France. L’avenir de la filière automobile est, paraît-il, une priorité.

Pour nous communistes, elle l’est et le syndicat CGT de Strasbourg, tête haute, montre la voie.

Soutien à la CGT de General Motors Strasbourg : suite (Complément d’actualité à notre article du 24 juillet 2010.)

Les medias se font les gorges chaudes d’un « accord » qu’auraient passé la direction de General Motors Strasbourg et le syndicat CGT de l’entreprise le 28 juillet 2010.

Il est décidément insupportable aux tenants de l’idéologie patronale qu’une voix refuse de se plier au chantage patronal.

Rappelons que la CFDT, FO, la CFTC, soutenus par les élus de droite et du PS, se sont rangés derrière le plan de coupe de 10% des salaires dans l’usine (blocage des salaires, abandon de RTT…).

Ils ont validé le chantage de la multinationale : « c’est ça ou nous fermons la boîte et transférons la production au Mexique ».

Les patrons étaient allés jusqu’à faire voter, en organisant un référendum dénué de toute légalité, par les salariés eux-mêmes leur perte de salaire contre l’espoir de conserver leur emploi.

En son âme et conscience, le syndicat CGT de l’entreprise a refusé de signer le plan de la direction en Comité d’entreprise. La CGT étant minoritaire, ce vote ne bloque pas le plan.

Mais la direction de l’entreprise a poussé le chantage encore plus loin en exigeant, dans le plus grand mépris du droit syndical, que tous les syndicats acceptent son diktat sous peine, toujours, d’arrêt de l’usine alsacienne.

Elle a fait monter la pression dans le personnel, usant de ses nervis, certains allant jusqu’à retenir physiquement les délégués CGT. Comme si c’était la CGT qui menaçait les emplois !

La CGT a continué à dire non.

Finalement, c’est la direction de General Motors qui a dû faire un pas en arrière.

Dans le texte que l’on veut faire passer pour un « accord » et qui n’est qu’un constat, elle cesse de faire de la signature de tous les syndicats la condition du maintien de l’usine.

Pour sa part, le syndicat CGT confirme son opposition. Il constate que le plan, dans la mesure où il est un accord d’entreprise signé par les syndicats majoritaires, est applicable et n’en conteste pas la validité sur les trois ans de son application.

L’attitude courageuse de la CGT de GM, malgré le niveau des pressions, aura été très importante au-delà de l’entreprise elle-même, montrant que l’on peut dire NON à la dictature patronale. Cette résistance fera précédent davantage que l’opération patronale.

La question est posée aux grandes organisations nationales de donner à de telles luttes un écho et un soutien beaucoup plus larges à l’avenir.