Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Le musée de l’Histoire vivante de Montreuil créé notamment par Jacques Duclos va-t-il devenir le « musée de la gauche » ?

avril 2010, par Saint Martin d’Hères

Il y a peu, communistes et cégétistes s’insurgeaient contre la décision de Dominique Voynet, maire « verte » de Montreuil (élue grâce aux voix de la droite) de débaptiser l’esplanade Benoît Frachon.

Aujourd’hui, on ne peut être que troublé d’entendre cette anticommuniste revendiquée se réjouir de contribuer à la transformation du Musée de l’Histoire vivante de Montreuil en « un établissement d’une autre ampleur » (Le Parisien – édition de Seine-Saint-Denis daté du 14 avril 2010 – source des autres citations).

Le musée a été créé en 1939 par le PCF, sous l’impulsion des camarades Jacques Duclos, Fernand Soupé et Daniel Renoult, à l’occasion du Cent cinquantenaire de la Révolution française.

Sa conception est alors tournée vers le présent : l’histoire des luttes sociales doit aider les luttes actuelles. C’est une conception de « l’histoire en mouvement », de « l’histoire vivante » comme le musée en prend le nom en 1958. Naturellement, l’histoire du PCF tient une place importante dans les expositions. Le musée est passé détenteur d’archives communistes inestimables comme le fonds Jacques Duclos. Au fil des décennies, il intègre les événements nouveaux, Résistance, luttes anticoloniales… Il évolue notamment sous la direction du camarade Daniel Tamanini, ancien déporté résistant, décédé en 2001. Depuis les années 90, les responsables prétendent livrer au public une « histoire engagée mais indépendante d’objectifs politiques ».

On s’achemine vers une rupture politique autrement plus profonde et définitive, avec le PCF et la conception originelle du musée.

Il est maintenant question de remplacer le musée de l’Histoire vivante par un « musée national du mouvement ouvrier ». Ce ne sera pas qu’un déménagement. Le musée actuel fermera. Un autre ouvrira qui récupérera, entre autres, ses fonds, sa documentation.

L’inspiration politique du projet de futur musée est donnée par l’unisson des « syndicats, partis, fondations, collectivités territoriales et de l’Etat » pour s’y inscrire. La fondation politique du PS notamment compte y occuper une grande place.

La direction du PCF semble se satisfaire de passer la main. Peut-être quelques historiens sont éblouis par la perspective de nouveaux moyens financiers. Mais ces moyens octroyés ne seront pas sans contrepartie. Brigitte Dionnet, membre du Comité exécutif national du PCF, déclare : « ce musée ne devra pas être partisan mais scientifique ». La preuve qu’elle ne comprend rien à l’Histoire ou rien à l’engagement communiste, ou rien aux deux.

La direction du PCF, incapable d’assumer politiquement l’héritage de notre parti ou soucieuse de le liquider, livre maintenant le Musée de l’Histoire vivante de Montreuil.

Assez ! La dilution dans la gauche n’est pas la voie unique ! La théorie, l’organisation, l’histoire du PCF, les luttes qui doivent être les siennes ont besoin d’un travail historique communiste, ouvert mais communiste.

Refusons que l’on passe de l’Histoire vivante au service des luttes à l’Histoire figée, commémorative, du mouvement ouvrier au service de la légitimation de la « gauche » de résignation !