Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Deux jeunes Français tués au Niger, un 53ème mort français en Afghanistan : remettre en cause la politique extérieure de la France

janvier 2011, par Saint Martin d’Hères

Deux jeunes Français ont été tués au Niger, dans des conditions non élucidées, à la suite de leur enlèvement à Niamey par un groupe armé se réclamant d’Al-Qaïda. Le nom d’un caporal-chef de 42 ans, marié, père d’un enfant, s’est ajouté à la liste des soldats morts français dans la guerre US en Afghanistan.

Il n’est pas question pour nous d’assimiler les deux situations.

Mais ces drames ont un point commun, outre la profonde tristesse des familles et les condoléances présidentielles de circonstance : ils pointent la politique extérieure de la France poursuivie et aggravée par ce gouvernement.

Que font nos troupes dans le bourbier afghan ?

Elles participent à une guerre d’occupation, qui tue, enfonce le pays politiquement et économiquement, qui n’a pour objet que la défense des intérêts impérialistes américains et européens.

La caution française à la guerre US déconsidère encore davantage notre pays dans le monde et favorise les forces politiques rétrogrades qu’elle prétend combattre.

Que font nos troupes en Afrique ?

Au Niger, elles mènent à leur guise des opérations de police telle que celle au cours de laquelle les deux jeunes sont morts. Fondamentalement, elles garantissent les intérêts des firmes françaises qui exploitent les ressources du pays.

Les Nigériens sont assis sur les plus grandes réserves d’uranium du monde mais leur Etat s’enfonce dans le classement des pays les moins avancés et les juntes militaires se succèdent au pouvoir.

Au Tchad, les troupes françaises soutiennent à bouts de bras la dictature en place, avec le soutien du gouvernement américain. Etc.

Le pouvoir sarkozyste semble avoir fait le choix de la fuite en avant, celui de placer les intérêts impérialistes français plus complètement sous le parapluie américain (ce qui va avec l’intégration militaire européenne).

La réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN en a été un signe.

En Afrique francophone, en Côte d’Ivoire l’empressement du gouvernement français à reconnaître le nouveau champion des USA (collaborateur du FMI) plutôt que l’ancien en est un autre.

Cette politique est toujours aussi inacceptable.

Elle suscite la rancœur, l’exaspération des peuples. Comment s’étonner que des groupes armés aux intentions crapuleuses et/ou politiques, des partis réactionnaires extrémistes trouvent un terreau favorable et développent des sentiments antifrançais ?

La décolonisation officielle de l’Afrique noire remonte à 50 ans mais le néocolonialisme français, en perte de vitesse, tente encore de se maintenir.

Cette politique menace le peu de coopération pour un développement réel dans laquelle sont engagés des Français. Elle entrave le développement et nourrit une logique de violence.

Elle frappe aussi notre peuple, les ressortissants français partout dans le monde. Les budgets publics et sociaux sont sacrifiés pour les « opérations extérieures » (700 millions d’euros, rien que pour l’Afghanistan) dans l’intérêt de capitalistes qui n’ont pas de patrie.

Il faut gagner une première rupture avec cette politique !

Amplifions la mobilisation pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan, pour la sortie de la France de l’OTAN (et de la politique extérieure de l’UE), pour le respect de la souveraineté de tous les peuples, notamment d’Afrique.

A la logique de domination militarisée, opposons une logique de paix et de coopération !

C’est plus que jamais dans l’intérêt de notre peuple !