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Valls prêt à violer une liberté fondamentale pour faire passer la loi El Khomri : Gagner son retrait pur et simple devient une nécessité démocratique !

juin 2016, par Saint Martin d’Hères

Le pouvoir, singulièrement Manuel Valls, vient de passer un cran au-dessus dans la provocation contre le monde du travail. Après l’immense manifestation du 14 juin contre la loi El-Khomri, avec les médias à sa solde, ils ont osé diffamer les militants et la CGT, premiers défenseurs de l’hôpital public, en leur imputant scandaleusement l’attaque de casseurs contre l’hôpital Necker. Les forces de l’ordre, comme depuis le début, ne semblent pas avoir reçu les moyens et les consignes pour contenir ces derniers.

Dans la foulée, le 22 juin, le pouvoir prétend interdire la nouvelle manifestation syndicale, avant finalement d’y renoncer. Valls n’a que le mot « République » à la bouche, à tort et à travers. Voilà qu’il s’en prend à une liberté fondamentale, constitutionnelle, celle de manifester. De quel régime, de quelle époque, dans quel pays, est-il nostalgique ? Le prétexte avancé, c’est que les forces de l’ordre sont concentrées sur la protection de l’Euro de football (et des milliards d’euros de profit qu’il amène à certains). Les jeux avant la démocratie ! Jamais il n’a été question d’annuler les matches à cause des hooligans. Mais les manifestations démocratiques, si ! En quelques heures, l’émoi populaire a été tel que même des politiciens de droite et du PS, même l’allié syndical docile du pouvoir, la CFDT, se sont sentis obligés de se désolidariser de la décision de Matignon. Valls a dû se retourner.

Les calculs politiciens de Valls sont insondables dans le détail. Il en sort en tout cas discrédité. Mais de manière évidente, de provocation en provocation, il veut faire du passage en force de la loi El-Khomri une leçon de soumission et de résignation infligée au monde du travail, à la contestation, aux syndicats, avec l’objectif de faire accepter toute la politique antisociale de son gouvernement et de préparer le terrain à celle que poursuivra son successeur élu en 2017. L’épreuve de force a atteint un tel niveau depuis 4 mois que le temps n’est plus à demander des rencontres, à négocier le contenu de la loi Khomri. Il est établi qu’elle est globalement néfaste à tous les travailleurs. L’enjeu de la riposte va bien au-delà. Plier ou non à la politique antisociale. D’où le seul mot d’ordre social : RETRAIT PUR ET SIMPLE DU PROJET DE LOI VALLS-EL-KHOMRI !

Après les attentats de novembre, le pouvoir a fait passer, dans l’émotion, l’état d’urgence, puis sa prolongation, avec l’approbation de la quasi-totalité des parlementaires. Militants communistes, nous l’avions dénoncé et notre analyse se vérifie. L’état d’urgence ne change rien à la lutte des forces de l’ordre contre les auteurs d’actes terroristes. Le gouvernement n’a rien changé de sa politique internationale guerrière de déstabilisation de régions entières et d’alliances avec les suppôts du terrorisme islamiste. L’état d’urgence se confirme être une mesure politique pour créer un climat de peur et organiser la répression, en particulier dirigée contre la contestation sociale de la politique en faveur du grand capital et la défense des acquis sociaux. Plus que jamais, alors que le premier ministre a voulu violé une liberté fondamentale en son nom, nous exigeons LA LEVEE IMMEDIATE DE L’ETAT D’URGENCE.

Des forces considérables existent pour gagner le retrait de la loi El-Khomri.

La manifestation nationale du 14 juin a montré la persistance et le renforcement d’un important noyau de travailleurs mobilisés et déterminés à agir, au moins plusieurs centaines de milliers. Malgré la propagande, l’opinion publique reste toujours aussi massivement opposée à la politique du gouvernement et à la loi El-Khomri et plutôt bienveillante à l’égard du mouvement. Le coup de force avorté de Valls ne peut qu’accentuer cette tendance. Notons aussi que mis à part la majorité du PS et la CFDT, personne n’assume un soutien à la loi EL-Khomri.

Militants communistes, comme nos camarades syndicalistes, nous avons tiré les leçons des immenses manifestations de 2010 contre la fin de la retraite à 60 ans. Le constat a été fait largement que des journées d’action trop espacées, « saute-moutons », un mouvement trop peu lié à des grèves dans les grandes entreprises, une perspective renvoyée à une illusoire issue électorale en 2012 avait plombé le mouvement.

Depuis le début de l’année 2017, nous travaillons à la jonction avec la lutte des cheminots qui s’oppose, comme celle contre la loi Khomri, à la dégradation de l’organisation du travail. Nous mettons en garde contre les leurres politiciens, les combinaisons et recompositions en cours, dans les « primaires », dans des manœuvres parlementaires, ou avec des hommes providentiels, pour recréer des illusions d’ici 2017. On a trop subi la démobilisation suivant les illusions de 2012. L’alternative politique ne peut se construire qu’à partir des luttes, et dans l’immédiat avec le retrait de la loi El-Khomri.

14 juin, 23 juin, 28 juin : le mouvement s’intensifie. Les menaces de Valls, le danger que sa politique représente pour nos droits sociaux mais aussi pour nos libertés, peuvent et doivent permettre de mobiliser d’autres salariés, jeunes, retraités aux manifestations.

Communistes, nous mettons toute notre énergie dans cette bataille :

  • RETRAIT PUR ET SIMPLE DU PROJET DE LOI EL-KHOMRI !
  • LEVÉE IMMÉDIATE DE L’ÉTAT D’URGENCE. PAS TOUCHE AUX LIBERTÉS DÉMOCRATIQUES FONDAMENTALES !
  • TOUS DANS LES MANIFESTATIONS DU 28 JUIN !