Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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La grève des agents des finances publiques contre la fermeture des services fiscaux à la cité Dode sur Grenoble

mai 2017, par Saint Martin d’Hères

Les communistes de la section de SMH et leurs élus David Queiros, Jêrome Rubes et Diana Kdouh ont été à la rencontre des agents des finances publiques en grève mardi 16 mai 11H30 sur leur rassemblement devant la communauté de commune du Grésivaudan auquel ils avaient été invités suite à leurs courriers de soutien contre la fermeture de leur service. Les communistes soutiennent leur action pour le service public de proximité et de pleine compétence. Un retour sur les faits et nos questions aux militants de la CGT finances publiques de l’Isère que nous avons rencontrés.

En janvier 2017, les agents apprennent, par la direction, la fermeture des services fiscaux pour les particuliers et les professionnels et le Pôle de Contrôle et d’Expertise de Grenoble 1 installés à la cité administrative Dode rue Joseph Chanrion à Grenoble, et le transfert de toutes les missions vers le Centre de Finances Publiques, avenue Rhin et Danube à Grenoble, de l’autre coté de l’agglomération. Cela avant de fusionner les services fiscaux des entreprises (SIE) et des particuliers (SIP) du Grésivaudan avec ceux de la Chartreuse.

Les agents du site se mobilisent et agissent accompagnés par la CGT.

Ils ont épuisé, avec toutes les organisations syndicales représentatives, les voies du « dialogue social », comité technique, CHS-CT où, à chaque fois toutes les OS se sont opposées à cette attaque du service public de proximité de pleine compétence.

Face à ce blocage récurent qu’ils connaissent bien avec les fermetures qui ont précédé des trésoreries du département et le rouleau compresseur des suppressions d’emplois, pas moins de 37 000 en une dizaine d’années aux finances publiques, ce qui représente 500 emplois en Isère, ils décident lors d’une AG organisée par la CGT de faire la grève pour exiger l’abandon de cette fermeture.

Le mardi 16 mai, 50% des agents des finances publiques de la cité Dode et 92% des agents de l’accueil du Centre des Finances Publiques (CFP) Rhin et Danube à Grenoble sont en grève.

Ce n’est pas une grève passive à la maison. Dès 7h, les grévistes se retrouvent devant l’entrée du centre des finances publiques de Grenoble Grésivaudan situé à la cité Dode à Grenoble. Ils organisent la distribution d’un tract à leurs collègues non grévistes et font signer une pétition aux contribuables qui sont presque unanimement contre la fermeture de ce site. A 11H, les grévistes se rendent à la communauté de communes du Grésivaudan pour manifester et rencontrer des élus qui les soutiennent dans leur action. Pour le service public, pas de clivage politique...

Les militants de la CGT finances publiques de l’Isère répondent à nos questions :

PCF : « Quelle sont les conséquences pour les usagers de cette fermeture ? »

La CGT : « Il s’agit d’une dégradation considérable du service public. Ce projet implique, de fait, la fermeture du service des finances publiques sur la cité Dode qui s’occupe de la population de la vallée du Grésivaudan. Alors que Le Grésivaudan, c’est une communauté de commune de 103.905 habitants et près de 20 000 entreprises regroupés sur 46 communes (selon l’INSEE, de nouveaux habitants sont encore attendus à l’horizon 2020). Ces habitants n’auront qu’un seul service des finances publiques pour leurs démarches fiscales avenue Rhin et Danube à Grenoble. La circulation sur l’agglomération Grenobloise est déjà saturée et ses habitants soumis à une pollution très forte. Vous comprendrez qu’imposer aux habitants de la vallée du Grésivaudan (particuliers et entreprises) de traverser la ville pour leurs visites dans nos services ne fera qu’aggraver la situation.

PCF : « Quels sont les revendications portées par ce mouvement ? »

La CGT : « Le retrait du projet de fermeture par la direction et l’étude d’un projet d’ouverture d’un centre des finances publiques de pleine compétence dans la vallée du Grésivaudan »

PCF : « Quelles sont les conséquences pour les agents ? »

La CGT : « Il y en a plusieurs, toutes aussi graves :

  • La majorité de nos collègues, travaillant à la cité administrative, habitent dans la vallée, leurs déplacements quotidiens s’ajouteront à leur temps de travail de 30 à 45 mn voir 1H en cas de bouchons.
  • Ce projet de la direction s’accompagnera de nouvelles suppressions d’emplois que Macron a d’ailleurs annoncé 120 000 fonctionnaires en moins dont 50 000 dans la fonction publique d’État. Notre administration est une de celle qui a le plus perdu d’emplois ces 10 dernières années. Autant de jeunes sans travail.
  • Au dela du temps de travail accru, il y a une dégradation considérable des conditions de travail des agents, chaque fusion de service engendre de nouvelles contraintes et de nouvelles suppressions d’emplois. C’est un cercle vicieux :dégradation de conditions de travail, dégradation de la qualité du service public et suppressions d’emplois.
  • Les agents de l’accueil du CFP Rhin et Danube ne peuvent pas absorber de flux supplémentaire de contribuables. Ils sont en situation de stress constant, l’administration en organisant cet accueil centralisé (front office) met en danger nos collègues confrontés quotidiennement à des files d’attentes importantes et des gens exédés d’attendre. L’administration l’a reconnu, elle entend désintoxiquer les contribuables de l’accueil physique. Une honte. Le tout internet ou les plateformes téléphoniques ne peuvent pas remplacer l’accueil physique ! »

PCF : « Vous parlez de précédentes fermetures de services, lesquelles ? »

La CGT ; « En effet, notre réseau s’affaiblit en Isère, subit tous les ans 2 à 3 fermetures de trésorerie. Rien que dans la vallée du Grésivaudan, c’est la fermeture des trésoreries de Goncelin et de Pontcharra. Internet ne résout pas tout. Force est de constater que cette politique de concentration des services ne fera que mettre encore un peu plus en difficulté le Service d’Accueil du Centre des Finances Publiques de Grenoble Rhin et Danube.

De plus, avec la fermeture de Grenoble Grésivaudan, nous craignons pour la pérennité de tous les autres services du département qui pourraient subir le même sort. Fermetures et concentration sur Grenoble, Bourgoin-Jallieu ou Vienne.

Demain ce sera encore d’autres trésoreries fermées mais aussi des CFP comme ceux de Voiron, ST Marcellin, La Tour du Pin, La Cote St André,..

La CGT avec les agents entend tout mettre en œuvre et par la lutte dès que les agents le décideront de bloquer ces projets destructeurs de services public et d’emplois. »

PCF : « Quelles autres actions avez-vous mis en œuvre ? »

La CGT : « Nous avons adressé des lettres aux élus de la vallée du Grésivaudan, de l’agglomérations et de la métropole Grenobloise. Ils sont concernés par cette attaque sur le service public. Pour l’attention qu’ils doivent porter à leurs administrés et aussi à notre administration. Les finances publiques sont la colonne vertébrale des finances nationales et locales.

A ce jour, nous avons eu des retours positifs de la droite ou divers droite et des communistes et des silences polis des autres.

Nous remercions d’ailleurs tous les élus qui nous soutiennent, certains ont écrit, d’autres sont venus sur notre manifestation à la communauté de commune du Grésivaudan. Mme Annie David, sénatrice, M. Trovero pour le groupe communiste à la Métropole, le maire du Cheylas, le maire d’Allevard, le maire de Villard Bonnot, La maire de Goncelin, le maire de Saint-Martin-d’Hères etc..

Nous pensons que la défense du service public de proximité et de pleine compétence est l’affaire de tous. Nous continuons de sensibiliser tous les élus. »

PCF : « Quelle analyse faites vous de ce début d’action ? »

La CGT : « Nous sommes satisfaits d’avoir pu renouer avec la culture de la lutte qui a toujours été forte dans notre administration avec, par exemple, des mouvements de plusieurs mois en 1989 ou des mouvements reconductibles contre les différents projets rétrogades sur les retraites, etc. Mais surtout, ce mouvement est celui des agents qui, soutenus par notre organisation syndicale, ont d’abord organisé leur rejet de ce projet, ont ensuite défini leurs revendications et leurs actions (participation aux instances face à la direction), puis la grève et l’animation de la journée de grève. La CGT n’a fait que guider, aider, les agents portent leur lutte. La revendication est juste sur les conditions de travail des agents du site mais aussi pour ceux de tous les services grenoblois. La revendication est juste pour la qualité du service public rendu et les missions accomplies.

Pour nous, ce mouvement tant dans sa construction que dans son déroulement permet aux agents de franchir un cran important dans la prise de conscience de la lutte, de la place centrale que les agents doivent occuper, que ce qui les rassemble est leurs revendications et pas autre chose. Cette prise de conscience ouvre des potentiels de luttes positifs pour l’avenir comme dans le déroulement du présent conflit. Notre équipe cgt militante étant rajeunie c’est aussi une formation utile pour l’avenir. Parce que si l’engagement des agents est central, la présence d’une organisation syndicale combative pour animer et aider à la lutte est indispensable.

Il parait important de rajouter que tous les agents en grève étaient fiers de leurs actions. C’est aussi une base essentielle pour la suite : la fierté de la lutte !

La mobilisation des agents continue avec la CGT même si le directeur joue la montre pendant les élections législatives qui l’handicape. Il parle de période de réserve. Original : pas de réserve politique sur les projets destructeurs mais les agents en lutte doivent attendre que les élections soient achevées pour que le directeur les reçoive. Nous ne sommes pas dupes, de Hollande à Macron, c’est la continuité, il n’y a que la lutte qui paiera. »

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