Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
Accueil du site > Solidarité internationale > Candidature communiste aux élections présidentielles portugaises de 2011 (...)

Candidature communiste aux élections présidentielles portugaises de 2011 porteuse d’un projet « patriotique et de gauche, inspiré par les valeurs de la Révolution d’Avril »

septembre 2010, par Saint Martin d’Hères

Le Parti communiste portugais présentera sans surprise une candidature communiste aux élections de janvier 2011. Sans surprise, puisque le PCP a toujours présenté une candidature communiste hormis en 1980 et en 1996, dans ce dernier cas dans le cadre d’une stratégie liquidatrice d’effacement du parti.

Sans surprise, parce que sans jamais être sur-valorisées, les élections présidentielles ont toujours été un moment marquant la présence du Parti et assurant sa visibilité publique : de l’élection de 1986 où le candidat du PCP obtient 20,88% et talonne le leader charismatique socialiste Mario Soares au très bon résultat de Jeronimo de Sousa en 2006, 8,64% (supérieur au résultat de 2001 et aussi à celui de 1976, juste après la révolution d’Avril) qui marque un moment important dans la renaissance du Parti communiste portugais.

Francisco Lopes, candidat communiste à la présidentielle de 2011 pour porter la voix du monde du travail

Le PCP a donc choisi de présenter Francisco Lopes, 55 ans, originaire de la région de Coimbra. Adhérant du PCP depuis 1974, électricien de formation, il travaille alors à Applied Magneticsoù il est membre de la cellule du PCP tout en participant à l’action syndicale dans le cadre du Syndicat des Électriciens du District de Lisbonne.

Membre du Comité central du PCP depuis 1979, du secrétariat du CC et de la Commission politique depuis 1990, il est le responsable des secteurs « Mouvement ouvrier, syndical et monde du travail » et « Questions d’organisation du parti ». Il est aujourd’hui député de la circonscription de Setubal.

Mais la raison profonde pour laquelle le PCP décide de présenter une candidature autonome, de rassemblement certes, mais bien présentée par le parti et identifié comme telle, n’est pas seulement de compter ses forces.

Elle est aussi de rendre visible et de porter une alternative politique.

Porter une alternative politiques aux politiques de droite du PS, de la droite et de l’Union Européenne

Car le PCP dénonce ceux qui ont fait du Portugal « un pays plus injuste, plus inégal et plus dépendant ».

En cause « la nature du capitalisme, les objectifs et le cap de l’Union Européenne après 25 années d’intégration et 34 ans de politiques de droite et d’abdication nationale réalisée par les divers gouvernements » PS ou de droite.

Dans l’immédiat, c’est le PEC (Plan de stabilité et de croissance) qui est pour les communistes à mettre en échec.

Un plan de guerre contre le monde du travail qui achève le processus de privatisation du secteur nationalisé après la Révolution d’Avril (gaz, électricité, poste, télécoms, aéronautique etc.), qui prévoit le gel des retraites et des salaires des travailleurs du public et du privé, l’augmentation de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, le gel des allocations ainsi que l’augmentation des impôts indirects.

Face à la crise capitaliste qui provoque pour des millions de portugais « chômage, précarité, pauvreté et difficultés »et pour une poignée d’autres « accumulation de richesse et opulence », qui met en lumière « le processus de déclin national, de dénaturation du régime démocratique et d’amputation de la souveraineté et d’indépendance nationales », le PCP propose« un nouveau cap pour le pays ».

Ce nouveau cap s’appuiera sur trois piliers, ce sera« une politique patriotique, de gauche et liée aux valeurs de la Révolution d’Avril ».

Politique patriotique et de gauche : défense du monde du travail et des services publics, défense de la production et de l’indépendance nationales

Concrètement, le programme du PCP articule ces trois fondements de son programme :

• la « défense du secteur public fort et déterminant », « des services publics » et d’une « Administration publique efficace », ainsi que la défense « des fonctions sociales de l’Etat dans la santé, l’éducation, la sécurité sociale ».

• renforcement de l’appareil productif et de la production nationale

• défense du monde du travail, avec le soutien à la « création d’emplois avec des droits, l’augmentation des salaires et des retraites, la défense des droits sociaux ».

• souveraineté nationale et politique étrangère pacifique, « avec rupture avec la nature du processus d’intégration européenne, avec la posture de soumission à l’impérialisme et à l’OTAN ».

• défense de la Constitution de la Révolution d’Avril, « contre les nouvelles atteintes aux libertés, aux droits et aux intérêts des travailleurs et du peuple portugais ». Le président pouvant et devant intervenir pour « faire respecter la Constitution de la République ».

Une candidature issue des luttes, point d’appui pour la construction de la mobilisation

Le PCP ne se berce pas d’illusions sur sa capacité à accéder à la présidence, il ne construit pas son programme dans l’espoir que la présidentielle pouvait être un moment clé dans les grandes transformations sociales dont le pays a besoin.

Mais plutôt pour porter une alternative politique au consensus dominant, profiter de ce moment électoral, pour faire connaître ce programme au peuple portugais, et ainsi pouvoir mener la lutte où elle doit être mener : dans la rue et dans les lieux de travail.

C’est ce lien avec les luttes sociales qu’esquisse le candidat du PCP, Francisco Lopes, à la fin de son discours : « Nous commençons aujourd’hui un parcours, qui nous emmènera dans tout le pays, qui se confrontera tous les jours aux intérêts et aux droits des travailleurs, des jeunes générations, du peuple, avec ses problèmes, ses aspirations et ses luttes, le parcours d’une candidature qui agit pour ouvrir une phase nouvelle dans la vie de notre pays ».