Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Baisse de nos moyens d’existence, hausse des bénéfices du CAC 40 : Profiteurs, rendez l’argent !

février 2011, par Saint Martin d’Hères

Deux ans depuis le début d’une des plus graves « crises » du capitalisme, le contraste est frappant. D’un côté, les profits des grandes firmes atteignent à nouveau des niveaux inédits : 10,3 milliards d’euros pour Total, 7,8 milliards pour la BNP, 2,2 milliards pour l’Oréal…

Elles annoncent la distribution de dividendes record.

A elle seule, la symbolique Mme Bettencourt va toucher 500 millions d’euros, sans compter ses autres revenus, sur lesquels elle paiera proportionnellement moins d’impôts que vous (dispositif Copé).

Le promoteur immobilier Unibail promet à ses actionnaires la distribution de 85% à 95% de ses 2 milliards d’euros de profit (Unibail vient de se voir attribuer l’extension des Halles et la construction de la Tour Triangle à la Porte de Versailles).

De l’autre côté, une majorité de salariés, de retraités, de jeunes vit plus mal.

Et ce n’est pas une impression, du « ressenti ». C’est bien une réalité. Même les chiffres officiels l’admettent. Depuis 2008, selon l’INSEE, les moyens d’existence moyens (appelés « pouvoir d’achat » par l’idéologie dominante) par ménage a reculé de 0,3%. Et encore son indice est très contesté car il sous-estime notoirement le poids de certaines dépenses essentielles, notamment le logement ou bien de nouvelles dépenses contraintes (ex : la hausse des complémentaires santé devant les déremboursements).

Un Français sur 5 renonce à des soins faute de pouvoir avancer l’argent. 8 millions de personnes sont en situation de « précarité énergétique », c’est-à-dire qu’elles doivent renoncer à se chauffer. Etc.

Ce contraste ne doit rien à une fatalité.

Il est le résultat direct de choix politiques, pris en France par le pouvoir sarkozyste comme dans les autres pays d’Europe par des gouvernements de couleurs variées, préconisés au FMI par un certains Strauss-Kahn.

La crise sert d’instrument et de prétexte à un nouvel écrasement des salaires directs, à une nouvelle remise en cause des droits sociaux. Ils font payer par les peuples leur propre crise, ils les pillent, faute de luttes populaires suffisantes.

A l’automne, pour la défense des retraites, les salariés, retraités, jeunes ont montré que les forces existent pour commencer à mettre en échec cette politique.

Avec leurs limites et leurs propres difficultés, les mouvements de révolte dans les pays arabes montrent que l’action des peuples peut changer la donne.

En France aujourd’hui, le peuple peut se rassembler, lutter et gagner sur des objectifs immédiats, très concrets qui commencent à faire reculer la politique française et européenne au service des capitalistes et des plus riches.

Nous ne pouvons plus admettre d’être rackettés sur notre électricité et notre gaz.

Entre août 2010 et janvier 2011, les tarifs d’électricité des particuliers ont bondi de 8% (idem pour les « petits » professionnels).

Où va l’argent ?

Pour 2010, le bénéfice réel d’EDF est de plus de 4 milliards d’euros. Il est amputé de 3 milliards de « provisions » pour des investissements hasardeux à l’étranger (GB et USA), c’est-à-dire pour la finance. Ce qui n’empêche pas l’entreprise de distribuer aussi 2 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires (dont l’Etat = un impôt déguisé particulièrement injuste).

Pour 2011, après l’adoption au prétexte européen de la loi NOME (Nouvelle organisation du marché de l’électricité), on prépare l’opinion à des augmentations de 10 à 15%, sans parler du scandale des nouveaux compteurs et de l’augmentation des taxes.

Arrêtons le gâchis : l’argent pour l’investissement en France, la sécurité et la sûreté des installations, pour les usagers et l’économie ! Baisse immédiate des tarifs et renationalisation intégrale d’EDF !

Les banques ont renoué avec des profits monstrueux (4 milliards d’euros pour la Société générale).

Elles ont été massivement aidées au nom de la crise avec l’argent de la collectivité (plan approuvé par l’UMP et le PS !) mais continuent à spéculer dans le monde entier plutôt qu’à orienter le crédit vers l’activité économique.

Dans le même temps, les tarifs bancaires imposés à chacun d’entre nous, notamment les plus pauvres, considérés comme des vaches à lait, relèvent du racket.

Stop !

Le gouvernement a le pouvoir de contraindre les banques, de prélever leurs profits. Nous demandons la nationalisation de l’ensemble du secteur.

Les loyers ont augmenté de 27% depuis 10 ans en moyenne, le foncier de 100% !

Il y a de plus en plus de mal logés.

La superficie du logement par habitant diminue depuis plusieurs années. Le taux d’effort (par des dépenses consacrées au logement dans le budget des ménages) dépasse les 25%, atteignant 50% pour les plus pauvres, ou certains célibataires.

Les charges des propriétaires occupants n’arrêtent pas d’augmenter. Les accédants à la propriété paient au prix fort l’envolée de l’immobilier. Dans quelques années, il est bien possible que l’on s’empare de leur bien pour leur faire payer la « dépendance ».

Ce véritable livre noir du logement est aussi le résultat de choix politiques.

Le budget du logement a été encore diminué de 217 millions d’euros pour 2011. Le secteur HLM est ponctionné de 360 millions d’euros. Le livret A, destiné au financement du logement social, a été attribué aux banques qui le détournent.

Pendant ce temps, les aides fiscales et cadeaux directs aux spéculateurs continuent d’augmenter.

Assez !

L’argent public et l’épargne populaire doivent être dirigés en urgence vers la construction massive de logements sociaux pour répondre aux besoins et faire baisser la pression spéculative. Les loyers doivent être gelés.

Assez de profits sur nos besoins essentiels !

Tous les pans de la politique du pouvoir s’attaquent au pouvoir d’achat populaire. On pourrait reprendre les sujets un par un, la fiscalité de plus en plus injuste, les aides aux constructeurs automobiles qui engrangent de nouveaux de pharamineux profits mais continuent de délocaliser, les attaques sur l’hôpital, l’école…

Au centre se trouvent bien sûr la question des salaires et du statut des salariés, que le pouvoir aide à tirer vers le bas.

L’austérité des dépenses publiques et sociales est prétextée par des déficits (Etats, Sécu) qui ont été délibérément creusés par les gouvernements successifs, qui ont cherché à enchaîner le pays à la finance internationale.

Mais en fait de l’argent, il y en a !

Les profits des entreprises du CAC, les classements des grandes fortunes le font éclater.

Tiens ! Servier, le patron des laboratoires du Médiator point en 9ème position avec un patrimoine de 2,9 milliards d’euros !

Des slogans simples sont justes et communistes, nous les reprenons encore et toujours :

« Prendre l’argent là où il est ! », « Faire payer les riches ! ».

Les récentes mobilisations pour l’école, la justice, les luttes qui se développent dans les hôpitaux, dans les usines (ex : PSA Rennes) montrent que le rapport de force existe toujours susceptible de faire reculer le pouvoir.

Nous nous inscrivons entièrement dans ce mouvement qui seul peut changer les choses en 2011 comme en 2012.

Les prochaines élections cantonales, pour la moitié des habitants de banlieue et de province, seront l’occasion d’exprimer cette colère avec le vote communiste.

Mais déjouons le piège consistant à enfermer la question de l’alternative politique dans les jeux politiciens stériles pour 2012, dans le choix du pire (Sarkozy) ou du moins pire (Strauss-Kahn) avec un ou des votes défouloirs et repoussoirs mis en scène pour stériliser la révolte.

Dès 2011, faisons le choix de la lutte, organisons notre colère !