Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Avant la grève générale du 24 novembre, plus de 100 000 fonctionnaires dans les rues de Lisbonne pour lutter contre la politique anti-sociale du gouvernement socialiste

novembre 2010, par Saint Martin d’Hères

Plus de cent mille travailleurs de la Fonction publique, venant de tout le pays, ont répondu à l’appel du Front commun des syndicats de la Fonction publique en participant, ce samedi 6 novembre, à la manifestation nationale à Lisbonne, et en se montrant totalement disposés à faire tout ce qu’ils pourront, jusqu’au 24 novembre, pour éclairer et mobiliser l’ensemble de la population portugaise en vue de la grève générale.

D’ici là, ils continueront le travail de sensibilisation, sur les lieux de travail et dans les quartiers, contre « le pillage des salaires », les privatisations, la destruction des droits et des carrières, contre le chômage et les coupes dans les revenus de ceux qui travaillent, et contre les mesures du Gouvernement annoncées dans le projet de Budget d’Etat et concertées avec le PSD (Parti social-démocrate – principal parti de droite), dont les conséquences seront une paupérisation généralisée et la montée des inégalités sociales.

Au passage de la manifestation devant le Centre de Travail Vitoria, tant le secrétaire-général du PCP, Jeronimo de Sousa, que le candidat du PCP à la Présidence de la République, Francisco Lopes ont été accueillis avec enthousiasme par des milliers de poignées de mains, de baisers et de chaleureuses accolades de reconnaissance et de soutien à notre candidat et au Parti qui représente et fait valoir le mieux les souhaits et les aspirations de justice sociale de la classe ouvrière et de tous les travailleurs portugais.

Sur la Place des Restaurateurs, où s’est achevée la mobilisation, commencée Marques do Pombal et qui pendant plus de trois heures a descendu l’Avenue de la Liberté, des milliers de fonctionnaires, employés territoriaux, professeurs, infirmiers, policiers, des militaires des trois branches des Forces armées, des pompiers et des travailleurs de tous les secteurs et toutes les entreprises publiques, ont adopté une résolution où ils considèrent que « seul l’approfondissement de la lutte des travailleurs permettra d’arrêter la détérioration brutale des conditions de vie des couches les plus défavorisées de la population et d’envisager l’inversion de ce processus ».

A la tribune sont intervenus le président du Syndicat national des travailleurs des collectivités locales, Francisco Braz, du secrétaire-général de la Fédération nationale des professeurs, Mario Nogueira, la coordinatrice du Front commun des syndicats de la Fonction publique, Ana Avoila, et du secrétaire-général de la CGTP-IN, Manuel Carvalho da Silva.

Les intervenants ont démontré qu’il y a des alternatives politiques et économiques aux politiques concertées entre le gouvernement PS et le PSD, qui, comme on le considère dans la résolution, « pénalisent brutalement les travailleurs portugais ».

Taxer les banques et les profits fabuleux annoncés par les principaux groupes économiques, dans la crise actuelle que le pays traverse, est la solution défendue par tous les intervenants, qui ont dénoncé également, comme dans la résolution adoptée, le sommet de l’OTAN au Portugal et les gaspillages que cela entraînera dans le Budget d’Etat.

Rappelant les baisses de salaires, le gel des pensions, l’augmentation des décotes pour le Fonds général des retraites et des déremboursements médicaux, le gel des allocations, et les mesures générales qui toucheront toute la population, comme l’augmentation des impôts, Ana Avoila a considéré que la cause de la crise devait être attribuée « aux politiques de droite des 34 dernières années », à côté de la soumission affichée par le Gouvernement portugais aux injonctions de mise en oeuvre des politiques de droite venant de l’Union européenne.

Considérant que le Pays est « la cible de l’agiotage » de la part des spéculateurs financiers, Carvalho da Silva a affirmé que le fait de céder à ces pressions, comme le fait le gouvernement socialiste, contribuera seulement à aggraver encore plus les conditions de vie et de travail des travailleurs portugais, et ne libérera pas le pays des pressions et chantages des spéculateurs qui ne feront que s’intensifier avec la mise en œuvre de ces politiques de droite.

Face à la grave situation que le pays traverse, « seule la lutte est inévitable », a-t-il estimé, faisant remarquer que seule une protestation collective de l’ensemble de la population pourra empêcher une perte brutale des droits, une augmentation du chômage, de la précarité, des bas salaires et des indices de pauvreté et de misère sociale.

« C’est une lutte pour l’avenir et, par conséquent, de toute la jeunesse », a-t-il souligné, rappelant la précarité et la fragilisation des relations de travail des plus jeunes sur le marché du travail. A ce sujet, il a rappelé les menaces que de nombreux employés en CDD et pas seulement, devront subir d’ici à la grève générale, de la part des directions et des organisations patronales, avec comme objectif de les démobiliser. « Il nous faut affronter les peurs, les menaces et les répressions, car seule la lutte pourra contribuer à ce que leur avenir soit meilleur, et c’est seulement par elle qu’il sera possible de vaincre les pressions et les peurs », a-t-il estimé.

Jusqu’à la grève générale, les syndicats du Front commun continueront à réaliser des AG et des actions de sensibilisation, sur les lieux de travail et en dehors, pour que la grève générale soit prise en charge et soutenue par l’ensemble du peuple portugais.

Les centaines de piquets de grève déjà formés, dans tous les secteurs, et l’adhésion d’un nombre toujours plus important d’organisations représentatives des travailleurs confirment que, chaque jour qui passe, la grève générale se renforce ainsi que la volonté du peuple de mettre en échec les politiques de droite du gouvernement socialiste, avec l’appui à peine voilé des partis de droite : le PSD et du CDS-PP.

D’ici là et au-delà, « La lutte continue ! », ont assuré des centaines de milliers de voix, pendant la manifestation.

Traduction, jc.

Site de nos camarades portugais :

http://www.pcp.pt/cgtp-mais-de-100-...