Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
Accueil du site > Solidarité internationale > Après les élections législatives, le Parti communiste turc (TKP) exprime sa (...)

Après les élections législatives, le Parti communiste turc (TKP) exprime sa colère sur les fraudes, ses inquiétudes sur le renforcement du parti islamiste AKP et appelle à la résistance

juin 2011, par Saint Martin d’Hères

Communiqué du Parti communiste turc sur le résultat des élections législatives du 12 juin :

La Turquie vient d’en finir avec une élection dans laquelle le gouvernement a usé de toute sorte de méthodes illégitimes telle que la répression, le chantage et la fraude ; où des nouvelles de fraudes électorales se sont succédés tout au long de la journée électorale.

Le résultat dans son ensemble est loin d’être réjouissant pour les classes laborieuses de Turquie.

La pauvreté, le chômage, le fardeau croissant de la dette, l’effondrement total du système juridique, la position de force de la réaction dans toutes les sphères de la vie sociale et les pratiques de l’État policier n’ont pas suffi à écarter le peuple du vote AKP.

Cette situation pose en elle-même un problème important. La réalité que l’AKP ait obtenu une partie de ses voix grâce à des combines et des fraudes, comme cela s’est déroulé précédemment pour le référendum, ne change rien au fait qu’une partie considérable de la société se retrouve face à la menace de la déchéance.

Les élections du 12 juin n’ont pas mené à une remontée des « mécontents » de cette situation.

Outre les voix obtenues par la réaction, les pressions massives exercées afin de rassembler toutes les voix de gauche sous la bannière du CHP (Parti républicain du peuple– kémaliste) n’ont produit aucune dynamique ni mobilité sociales, et le CHP est resté à un niveau électoral loin de susciter un espoir parmi les électeurs de ce parti.

La politique du « nouveau CHP » de Kemal Kılıçdaroğlu consistant à gommer les différences avec l’AKP n’a pas porté ses fruits, et elle a même rendu certaines couches de la société plus vulnérables vis-à-vis de l’AKP.

Le Bloc travail, démocratie, liberté, qui a réussi dans une large mesure à atteindre ses objectifs, a renforcé fondamentalement la représentation du peuple Kurde au Parlement, en dépit du fait que le Bloc a réussi à faire élire trois personnes issues de la gauche Turque.

Dans la période à venir, des ambiguïtés subsistent sur la façon dont le BDP, qui deviendra un acteur plus important que le CHP et le MHP dans la politique turque, interviendra dans la transformation de la Turquie, au centre de laquelle se trouve l’AKP.

Ni la question Kurde ni la dynamique interne de la Turquie, articulées aux derniers développements dans la région ne permettront une telle ambiguïté, qui doit se résoudre en référence au problème Kurde lui-même.

Le Parti communiste de la Turquie, qui s’est lancé dans les élections avec le slogan « Ne baissez pas la tête » et avait déclaré comme objectif d’obtenir 500 000 voix afin de construire une plus grande résistance après le 12 juin, est le parti le plus malheureux si nous prenons les résultats électoraux comme point de référence.

Le TKP a obtenu même moins de voix que certaines formations politiques qui n’ont pas la moindre importance, et a échoué assez largement dans ses objectifs fixés avant les élections.

Concrètement, le TKP n’a pas réussi à donner un sens différent aux élections, lors desquelles tout le monde était concentré sur des questions d’arithmétique parlementaire, et a ainsi récolté moins de voix que ce qui est son influence sociale réelle.

Notre parti examinera les raisons pour lesquelles il a obtenu si peu de voix sans avoir recours aux effets d’un système électoral injuste, du blocus médiatique, des fraudes électorales, des pressions exercées à travers des arguments tels que « ne dispersez pas les voix » ou « nous devrions tous soutenir ceux qui iront au Parlement », ou le fait que certaines de ses voix ont été volés en dépit de toutes les mesures prises par le parti. Bien entendu, le TKP ne se résignera pas à ce résultat, mais prendra plutôt rapidement les mesures nécessaires et n’attendra pas les prochaines élections pour réaliser un bond en avant, qui renforcera notre parti porteur de la bannière du socialisme en Turquie.

De plus, la Turquie n’est pas le genre de pays dans lequel vous pouvez rester les bras croisés.

Même si le parti politique qui est au pouvoir depuis neuf ans a obtenu le consentement de la société en obtenant 50% des voix, les élections du 12 juin n’ont pas rendu la Turquie plus stable pour autant.

Les problèmes des masses laborieuses allant en s’intensifiant, les derniers développements dans notre région, l’économie de notre société plus que sensible et vulnérable, le fait que les scores électoraux élevés de l’AKP ne lui apporte pas de majorité parlementaire confortable au parlement, et qu’une partie considérable de la population sort renforcée dans son opposition au gouvernement, causeront de sérieux maux de tête à l’AKP malgré les 50% des voix qu’il a remporté..

Le Parti communiste de Turquie clarifira ses tâches actuelles pour la lutte révolutionnaire dans le paysage politique post-électoral du pays et fera de son mieux pour réaliser ces objectifs.

Notre parti mettra à profit ses réserves et ses positions conquises dans le cadre de son travail électoral, dans ses efforts, pour réaliser ces objectifs.

A cette fin, le Comité central du Parti communiste turc a décidé de lancer immédiatement ses travaux pour la tenue du 10ème Congrès du parti.

Le Congrès sera préparé par le Comité central et le Conseil du parti avec la contribution active des sympathisants du TKP qui ont participé à la campagne électorale du parti.

Le TKP ne laissera pas les résultats électoraux ramener le développement politique et organisationnel du parti au point-mort. La procédure menant au 10ème Congrès commencera avec la réunion du Conseil du parti qui se tiendra dimanche prochain et finira avec la Conférence nationale prévue pour juillet.

Le Comité central du Parti communiste turc remercie tous les cadres, militants et sympathisants du parti qui ont fait des efforts énormes afin de porter la voix de « ceux qui ne baissent pas la tête » en dépit des divers obstacles et contraintes posés sur notre chemin. Le Comité central du TKP appelle également tous les cadres, militants et sympathisants du parti à se retrousser les manches immédiatement pour le Congrès qui a une importance historique.

Traduction AC