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37ème anniversaire de la Révolution des Œillets au Portugal : le Parti communiste défend et fait vivre l’héritage de la Révolution

avril 2011, par Saint Martin d’Hères

Défendre et affirmer la révolution d’Avril : pour une politique patriotique et de gauche.

Le PCP, marquant le 37ème anniversaire du 25 avril, salue les militaires qui ont mené le soulèvement militaire et le peuple qui l’a transformé en Révolution, salue cet événement majeur de notre histoire, inséparable du rôle et de la lutte des communistes et appelle à un fort engagement et une forte mobilisation populaires dans les commémorations.

1 – Au moment où on marque le 37ème anniversaire du 25 avril 1974, qui fut le point culminant de la lutte prolongée et déterminée du peuple portugais, la Commission politique du Comité central du PCP salue les courageux militaires qui ont mené le soulèvement militaire et le peuple portugais qui, en se soulevant en masse, l’a transformé en Révolution.

C’est avec confiance que le PCP salue cet événement majeure de l’histoire de la lutte de libération du peuple portugais, inséparable du rôle et de la lutte des communistes, possible dans son déroulement par ce cadre singulier marqué par l’alliance du Peuple et du Mouvement des forces armées (MFA).

Confiance qui n’ignore pas que sur notre Pays pèsent l’influence négative, découlant de la nature du capitalisme, de 35 ans de politique de droite qui a interrompu et inversé le processus révolutionnaire – une récupération monopoliste et latifundiaire – a donné forme à une contre-révolution qui a pris un second souffle avec l’intégration à l’Union européenne et la politique d’abdication nationale réalisée par les gouvernements successifs, au mépris de la Constitution de la république portugaise.

Confiance qui ne s’illusionne pas sur le moment particulièrement grave, la situation actuelle du pays et qui fait face avec fermeté et détermination à la plus grande offensive contre les intérêts du peuple et du pays depuis les temps du fascisme.

Confiance dans la lutte des travailleurs et du peuple portugais, dans la capacité et l’énergie transformatrices qu’ils ont encore une fois démontré il y a 37 ans, dans leur rôle irremplaçavle dans la défense de la liberté et de la démocratie, d’une patrie souveraine, libre et indépendante.

2 – Le peuple portugais, après près d’un demi-siècle d’oppression fasciste, a mis en branle la Révolution, a livré une rude bataille aux coups et au sabotage politique et économique contre la jeune démocratie, a nationalisé les banques et les grands groupes économiques, a mis fin au capitalisme monopoliste d’Etat, réalisé la réforme agraire livrant la terre à ceux qui la travaillent, construit le Pouvoir local démocratique, conquis des droits pour les travailleurs et pour les populations, fait sienne la liberté dans toute sa plénitude.

Une révolution inachevée, c’est certain, mais une Révolution qui a modifié et amélioré profondément les conditions de vie du peuple, mis fin à la Guerre coloniale, a mis en évidence le rôle du travail et des travailleurs, reconnu les libertés, les droits et les garanties du peuple portugais, a été en elle-même une affirmation de dignité et de souveraineté nationale.

Révolution qui a laissé sa marque indélibile dnas la Constitution de la République portugaise. Dans le texte est consacré le droit au travail pour tous, tâche à l’Etat de promouvoir l’exécution de politiques de plein emploi ; le droit à un Salaire minimum national ; le droit à la sécurité sociale qui protège les citoyens dans l’enfance, leurs études, leur vieillesse ou dans le chômage ; le droit à la santé, à travers un service national de santé universel et général, aujourd’hui de moins en moins gratuit.

Est inscrit, comme priorité, la promotion de la justice sociale, opérant les nécessaires corrections des inégalités dans la distribution des richesses et de revenus et le combat contre les asymétries entre le littoral et l’intérieur du pays.

3 – Trente-sept ans après, de nouveaux et d’anciens groupes économiques et financiers – associés au capital étranger, nombre d’entre eux constitués dans l’ombre et au détriment de la dilapidation du patrimoine d’Etat, de la privatisation d’entreprises stratégiques dont les profits devaient être au service des travailleurs et du peuple, de colossales ressources publiques mises à leur service, de l’aggravation de l’exploitation de ceux qui travaillent, du développement même du pays – dominent aujourd’hui, de nouveau, l’économie, dans un processus de subordination croissante du pouvoir politique au pouvoir économique.

Le pays est confronté à une profonde crise économique et sociale. Plus de 700 000 travailleurs sont au chômage, des centaines de milliers sans protection sociale, la précarité explose, les travailleurs s’appauvrissent, l’émigration redevient une nécessité.

Plus de 2 millions de portugais vivent dans la pauvreté, l’accès aux droits essentiels, comme la santé, un logement digne, la protection sociale, un enseignement de qualité, la culture, sont, en conséquence des politiques de droite, de plus en plus loin d’être une réalité pour tous. S’accentuent les asymétries entre le littoral et l’intérieur.

Les inégalités et les injustices s’approfondissent au lieu d’être combattues. La pauvreté dans laquelle tombent de plus en plus de portugais contraste avec les fortunes d’une petite minorité. Les salaires et les retraites des portugais sont diminués. L’appareil productif dépérit et la stagnation et la récession économiques marquent la dernière décennie d’entrée dans la Monnaie unique et de soumission aux diktats de l’UE. Les politiques de capitulation nationale se succèdent, remettant en cause l’intérêt national.

Contrairement aux attentes que les avancées et les conquêtes de la Révolution ont créé dans les masses populaires, le Portugal, trente-sept ans après le 25 avril, vive avec sous la gorge le couteau d’une dette extérieure inquiétante et d’une spéculation financière qui pille chaque jour les ressources nationales.

Trahissant les valeurs et les idéaux d’Avril, le pays est confronté à une intervention extérieure de l’Union européenne et du FMI résultant d’une décision illégitime prise dans le cadre des concessions du gouvernement PS au grand capital – avec le soutien du PSD, du CDS et du président de la République. Des concessions que le peuple portugais ne peut pas accepter.

4 – Il est plus que jamais temps de défendre et d’affirmer Avril ! Il est temps de respecter et de faire respecter la Constitution de la République et non de la renverser. Respecter la Constitution exige une rupture et un changement dans la vie politique nationale qui ouvre la voie d’une politique patriotique et de gauche, qui réponde aux problèmes du chômage, des injustices, de la pauvreté, de la dépendance extérieure et de la corruption.

Une politique de promotion et de renforcement de l’appareil productif et de la production nationale. Une politique qui combatte la spéculation financière et récupère entre les mains de l’Etat les entreprises et secteurs stratégiques nationaux. Une politique qui affirme la démocratie dans tous ses aspets – politique, économique, social et culturel.

Dans un moment où la pression et le chantage sur le peuple portugais prennent des proportions gigantesques, quand une puissante offensive idéologique cherche d’imposer l’acceptation de plus de sacrifices et la poursuite d’un cap qui est un désastre, il faut dire ’Cela suffit’ !

Les prochaines élections législatives apparaissent comme une opportunité pour que le peuple portugais, à la suite des grandes journées de lutte, fasse entendre sa voix contre les politiques de droite. Une opportunité pour donner plus de force à la CDU, aux communistes, aux écologistes et à tant d’autres forces démocratiques et patriotiques qui convergent vers elle.

Une force dont le projet et l’engagement politique ne sont pas seulement profondément liés aux valeurs d’Avril, mais porteurs d’une espérance fondée dans une vie meilleure.

5 – Dans un moment aussi difficile et complexe de la vie nationale, les commémorations du 37ème anniversaire de la Révolution d’Avril prennent un sens encore plus important. En elles-mêmes, elles représentent une affirmation d’un Portugal libre et souverain, visent au rejet du cap de désastre national en cours, appellent à la participation des travailleurs et du peuple pour résister et vaincre l’offensive actuelle, esquissent un nouveau cap pour le pays, de justice, de liberté et de démocratie, avec comme horizon le socialisme.

Tout comme le PCP le proposait, il aurait été possible et souhaitable que la dimension institutionnelle des commémorations du 25 avril ne soit pas affectée par le fait que l’Assemblée de la République se soit trouvée dissoute, notamment à travers une forme qui garantisse la dimension pluraliste et démocratique de ces commémorations. Dimension que l’initiative organisée par le président de la République ne garantit pas.

En ce sens, le PCP, dans le même temps qu’il s’engagera à la réalisation de multiples initiatives dans tout le pays, appelle à un fort engagement et une forte mobilisation populaires dans les commémorations du 37ème anniversaire de la Révolution d’Avril.

Un appel adressé aux hommes et aux femmes qui vécurent et firent la révolution. Un appel aux nouvelles générations et à la jeunesse de notre pays dont on veut voler l’avenir. Un appel qui assume l’idée qu’un autre cap est possible. Qu’il revient au peuple portugais, avec son opinion, sa participation, sa lutte et son vote d’en faire une réalité.

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pc...