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300 000 Israéliens, Juifs et Arabes, travailleurs et étudiants, descendent dans la rue pour protester contre la politique de classe du gouvernement Netanyahu

août 2011, par Saint Martin d’Hères

Plus de 300 000 Israéliens sont descendus dans la rue ce samedi 6 août 2011, dans tout le pays, pour ce qui compte parmi les manifestations les plus massives de l’histoire d’Israël, alors que la colère populaire vis-à-vis de la flambée du coût de la vie atteint des sommets, colère également tourné contre ce gouvernement néo-libéral.

Au moins, 250 000 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Tel-Aviv pour une énorme manifestation, paralysant le trafic dans une bonne partie de la ville.

Des milliers d’autres espérant rejoindre Tel-Aviv en train n’ont pu le faire après que les chemins de fer Israéliens ont annulé un train et réduit leurs services au vu des conditions de transport, avec des trains bondés.

Dans le même temps, au moins 30 000 personnes se sont réunies à Jérusalem pour un rassemblement important dans la place Paris de la capitale.

Des manifestations se sont tenues également dans le nord du pays à Kiryat Shomna, où plusieurs milliers de personnes ont bloqué un carrefour de la ville, et à Eliat, dans la ville la plus au sud d’Israël, où plus de 2 000 manifestants avaient répondu présents.

Des milliers de manifestants ont également pris part à des rassemblements ailleurs, par exemple à Tzemach, Tamra, Petach Tikva, Raanana, Ashkelon, au carrefour de HaOgen, Dimona, Hadera et à Rosh Pina.

La manifestation de samedi soir a commencé au carrefour de HaShomrim dans le nord d’Israël, où près de 1 000 personnes se sont réunies pour afficher leur solidarité avec la lutte nationale et ont bloqué la route.

Les manifestations à Tel-Aviv, Jérusalem et dans d’autres bourgades du pays ont attiré des Israéliens de tous les milieux, Juifs et Arabes, des ouvriers, des étudiants, des salariés du public et des activistes.

Certains des plus grands artistes Israéliens, parmi lesquels Shlomo Artzi, Yehudit Ravitz et Rita, sont montés sur scène à Tel-Aviv pour soutenir les manifestants.

Le Hadash et le Parti communiste d’Israël ont brandi plus de 900 drapeaux rouges et des milliers de banderoles : « Les gens avant les profits » et « Le gouvernement contre le peuple – Le peuple contre le gouvernement ».

Nombre de manifestants ont lancé des mots d’ordre contre le premier ministre Binyamin Netanyahu, et certains d’entre eux des appels à la démission.

Parmi les orateurs à Tel-Aviv : ancien militant des Black panthers et député du Hadash (coalition menée par les communistes) pendant plus de 14 ans, Charlie Biton, a interpellé les manifestants : « Avec vous, nous allons vaincre ce gouvernement lamentable ». Comme c’était le cas lors des précédents rassemblements, les slogans les plus populaires étaient « le peuple exige la justice sociale », suivis de « Voilà l’État social ».

Le célèbre auteur Odeh Bisharat, membre éminent du Hadash et journaliste d’Al Ittihad (quotidien communiste en arabe), s’est adressé aux manifestants de Tel-Aviv en leur disant : « Il est temps que cette manifestation devienne la manifestation de tous les exploités, des Juifs et des Arabes ».

Bisharat a ajouté :« Les jeunes de Rothschild [campement de jeunes protestataires sur le Boulevard Rothschild à Tel-Aviv] ont semé les graines de l’espoir du changement dans les cœurs de la population Arabe. Il est temps que ces protestations effacent la séparation entre nos deux peuples, que les Arabes et les Juifs se refusent à être des ennemis. »

Un autre intervenant, Shira Ohayon, militante syndicale d’Ashdod : « Il est temps de lutter contre le capitalisme », a-t-elle déclaré. Les organisateurs ont déclaré leur intention de multiplier les événements de ce type dans les jours à venir.

Pour la troisième semaine d’affilée, des manifestants ont bloqué l’intersection de Rehov Kaplan et d’Ibn Grivol après que nombre des manifestants pour la justice sociale s’étaient dispersés.

Plusieurs milliers de manifestants sont restés à l’intersection, scandant des chants désormais emblématiques du mouvement : « Le peuple exige la justice sociale », « La réponse à la privatisation est la révolution », et « Bibi, dégage ».

Près de quarante minutes après que le gros des manifestants restants ont quitté l’intersection, la police a déclaré la manifestation « illégale » et a annoncé par haut-parleurs que les manifestants avaient dix minutes pour évacuer la rue.

L’ordre de la police a essuyé un refus de se disperser, accompagné de chants « La police avec nous, vous n’avez pas le choix »et « M. l’officier, vous aussi, vous valez plus que cela ».

Environ dix minutes plus tard, des forces de police anti-émeutes sont arrivées en nombre sur les lieux et ont commencé à se mettre en rang et à expulser par la force les manifestants et passants restants hors de l’intersection vers une zone de confinement improvisée dans ce qui est apparu comme une manœuvre d’ « encerclement ». Cinq manifestants ont été arrêtés, bien que plusieurs dizaines d’entre eux avaient été détenus dans un premier temps.

Article du Parti communiste d’Israël. Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pc...